• Naoumane le Gentleman
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Le monde selon Naoumane
16. août
2018
Naoumane Spirit
1

L’Anjouanais ou « pièce à conviction »

Omniprésent dans l’ensemble de l’archipel. Ce natif de l’ile au parfum est  victime de lui même, chez lui à Anjouan, avant qu’il soit une cible idéale dans les autres iles. Comme l’air, il est présent partout. Cependant on en a assez de Lui.

Archipel des Comores. Carte L. Mouaoued/ RFI

Très souvent, humble et modeste, ce natif de l’ile d’Anjouan, reste l’homme à tout faire. Malheureusement, à Mayotte, à la Grande comore et à Mohéli, l’Anjouanais reste l’auteur de toute impertinence, de toute maladresse…

Son « malheur » vient de loin. D’abord, à Anjouan, entre Anjouanais, dans son propre ile. Là où la notion des wagwana (bourgeois) (et les wamatsaha (campagnards) devient une institution. Là où prend racine tout ce qui pourrait donner naissance à la distinction. Tout ce qui peut inciter à la haine, à la discrimination, tout ce qui peut être synonyme d’inimitié, comme le chauvinisme, le sectarisme, le régionalisme etc.

Avoir le « malheur » d’être un campagnard, à Anjouan, ou être tout simplement un Anjouanais, en général. C’est être victime, de toute sorte d’action louche, enfin, de toute inconvenance. Toujours maladroit, le campagnard est « forcement » l’auteur de tout ce qui sort de l’ordinaire. Le villageois se voit alors traiter de rustaud en un mot, quoiqu’il soit hobereau. Hélas !

Anjouan (Ndzouani)

A Mayotte, ah Mayotte ! Moi, Anjouanais de souche, je ne te maudis point. Toi « l’eldorado » de canal de Mozambique. Toi, nous sembles miroir d’une vie de rêve. Laissez-moi rêvasser. C’est gratos. Hum ! Tu demeures aussi maillot faible, pour le reste du territoire comorien. Avec trois pieds, on sert nos chers politiques sur une table bancale.

Paradoxalement à Anjouan où il y a les bourgeois et les campagnards, des littoraux et des montagnards. Là-bas, à Mayotte, peu importe l’ile dont vous êtes originaire, vous vous trouvez tous dans le même « box ». On est tous des Anjouanais, point barre.

Et comme nous avons tous un dénominateur commun, la faim qui démange nos ventres rachitiques et consume le reste de nos corps squelettiques. Les problèmes de santé, la quête d’une vie meilleure. L’Anjouanais est donc un « gueux », pour éviter le mot mendiant, un nécessiteux, un rescapé, enfin, le misérable ! Pourvu qu’on ne soit Les Misérables de Victor Hugo. Sous ces conditions, le misérable devient, ari, opportuniste, pour certains, et arriviste, pour les autres. La ségrégation est donc claire est nette !

A la Grande comore, ici, c’est le royaume des multi-faces. Le Grand comorien se veut toujours supérieur et joue toutes les cartes du monde pour garder sa suprématie. Et l’Anjouanais, un véritable tape à l’oeil, ne se laisse pas faire. Ce qui laisse un si profond fossé de méfiance entre le grand comorien ou le « praticien » et l’Anjouanais ou un masiwa (l’insulaire). Une bataille qui se livre à l’ombre depuis que les Anjouanais sont Anjouanais et les Grands comoriens sont des Grands comoriens. Et la discrimination s’installe.

Débrouillard et prêt à tout « sot métier », ce natif de l’ile au parfum s’occupe de tout. Il ne choisit pas de taf. De Mayotte à la Grand comore, celui le commerçant, le maçon, le taximan, le laboureur, l’éboueur …

A Mohéli, c’est à peu près comme à Mayotte, l’Anjouanais, qu’il soit mugwana (bourgeois) ou matsaha (campagnard), pour moult de Mohéliens, les Anjouanais sont tous des wamatsaha (des campagnards). Quoique vous fassiez peau neuve.

Pourquoi tant de distinctions entre nous ? Pourquoi à la place de l’amour, fait place, avec beaucoup d’audaces, à la haine ?

Nous sommes un Etat insulaire. Tout le monde réclame ses Droits. Ce qui n’est pas anormal. Cependant, nous ne devons surtout pas mettre dans les oubliettes nos Devoirs à accomplir. La solidarité doit être mise au sommet de nos institutions. Tristement, ce pays  manque patriotisme.

Et malheureusement ces genres de discussions restent presque tabous dans les médias. Certes, c’est des sujets sensibles mais qui rongent davantage la société comorienne.

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29. déc.
2017
Naoumane Spirit
0

Le tourment d’une jeunesse en détresse

Toute vie humaine mérite chance et espoir. Cependant, moi, jeune du sud, enfin, jeune comorien, hérite de la poisse et du désespoir. Ainsi je me livre à la lassitude, ou bien à la servitude. C’est pourquoi moult d’entre nous préfèrent ce que vous appelez « la facilité » !

Info.net

Pourquoi fuir son pays ? Est-ce que c’est de leur propre gré que tant de jeunes choisissent de partir loin de leurs familles?

Si pour certains, cela leur fait plaisir de rester loin de leurs proches, et bien je crois que la plupart de ces jeunes n’ont pas vraiment le choix. C’est à cause du poids de la misère qui pèse lourd sur nos consciences. C’est à cause du désespoir que nous vivons jour après jour. C’est à cause de l’enfer que nous font vivre nos dirigeants du sud que nous finissont par partir.

Qui aurait souhaité aller se faire esclave en Libye ? Qui aurait voulu se faire enterrer vivant, pour ne pas dire se faire noyer, entre le bras de mer devenu cimetière pour Comorien, qui sépare Anjouan de Mayotte ? Si on songe partir en Europe ou ailleurs, c’est parce que dans nos pays, il y a zéro espoir. Tout est noir. On vit dans les ténèbres depuis des années.

Dans beaucoup de pays africains, et notamment dans les pays subsahariens, les jeunes sont mis à la marge de la scène politique. Chez nous, aux Comores, par exemple, il y a toujours plus de jeunes diplômés au chômage. Nos chers orateurs ou plutôt nos oracles, pour mieux manipuler la jeunesse comorienne, font semblant de l’impliquer dans un débat quelconque. Ou alors ne tentent-ils que de nous monter les uns des autres.

Et nous voici divisés. Les jeunes grands comoriens, se croyant supérieurs, se mettent à part. Nous, jeunes anjouanais privés de toute opportunité, c’est via les bruits de couloir que nous nous exprimons. Quant aux jeunes mohéliens, ils sont là en tant que supporters. Mais ils supportent qui ?

Ici les jeunes diplômés sont de vrais loosers. Ceux qui ont quitté l’école vivent mille fois mieux que la plupart de ceux qui ont fait l’école.

Allez donc dire ailleurs que l’école est le meilleur chemin pour réussir dans la vie.

J’aimerais bien être une voix qui parle au nom de cette jeunesse tant marginalisée, cette jeunesse rabaissée et surtout manipulée davantage. Mais hélas, moi aussi je suis un looser.

La jeunesse, c’est l’avenir. Si jamais nous jeunes du sud, que ce soit diplômé ou non, nous nous faisons pas une raison pour rester dans nos pays. C’est l’avenir de nos pays qui reste incertain.

Lassé de parler de mon pays d’une manière négative, je reste, souvent assis sur le bord de la mer, ici à Moroni, les yeux rivés à l’horizon. Je regarde le soleil, qui, fatigué d’illuminer ce peuple sans scrupule, dirigé par des hommes sans âme, part se reposer au-delà de l’autre coté de Océan indien. Là-bas, il y a un pays et des hommes. Là-bas, tout est scrupuleux et ingénieux. Là-bas, il y a des dirigeants qui dirigent, et non des dirigeants qui dérangent. Là-bas, il y a une jeunesse qui progresse, une jeunesse pleine de vie et qui reste toujours éveillée. Là-bas, c’est l’autre rive, tout est alors vif. Là-bas, c’est le monde de la mode, tout est ordre et propre. Pour les uns, ari, la nuit porte conseil. Pour nous autres, la nuit porte sommeil, point barre.

Je laisse derrière moi, tout un monde opprimé et méprisé par la classe politique comorienne. Je regarde la mer, loin des vagues, loin des démagogues.

Ceux qui partent pour aller tenter leur chance loin d’ici, ne sont ni fuyards ni trouillards. Il sont juste des débrouillards !!!

 

 

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13. juin
2017
Naoumane Spirit
3

Au pays des perfides, tout est stupide

Dans un pays où le népotisme occupe une place prépondérante. Dans un pays où les études n’ont « aucunement de valeur ». Dans ce pays où la valeur d’un citoyen se mesure au degré le plus élevé de sa docilité. Dans ce pays où l’administration, peu crédible, laisse à désirer. Encore pire, dans cet archipel où l’insularité passe avant toute chose. La stupidité ne peut que prendre le devant de la scène et ouvre une porte aux perfides pour mieux gérer le pays.

Depuis que les Comores sont «comme mort». On n’est gouverné que par des perfides. A leurs yeux, nous, peuple comorien, , ne sommes que des « abrutis » ! Je m’excuse pour le terme. Car nous ne faisons qu’élire à l’aveuglette et avec constance des personnes de peu de foi. Voilà qu’ils ne soucient guère que leur petite personne. Et au diable le sort de ce pays.

Et par manque de maturité, dès qu’un scrutin eut lieu, on se rend aux urnes pour voter pour un tel candidat juste parce qu’on est du même région, sinon on connaît un membre de sa famille. Et sitôt que le monsieur, tant applaudi, siège au pouvoir, il nous assiège. Puis, en guise de reconnaissance, il laisse suinter sur nos lèvres sèches et nos bouches grand-ouvertes, sa bavure comme du miel. Qu’est-ce que nos ventres sont vides !

Pour devenir président, ici aux Comores, il suffit juste d’être un vrai fanfaron. Sinon devenir mutant, changer d’apparence au moment opportun. Ainsi nous avons droit à un rais, genre x-men. Et on passe de colonel en Imam !

Lui qui « songe » faire de notre pays ari un pays « émergeant », et qui a commencé par augmenter son salaire. Lui qui a promis du boulot à tout jeune comorien, ari « Un jeune égal un emploi ». Oui Monsieur a tenu parole en envoyant chancir au chômage un bon nombre de « «contractuels ».

On oublie si vite que les politiques africains sont tous du même tissus, des vrais charlatans, des hâbleurs, voire même des sorciers. Il ne manque jamais de miel dans leur discours. Cependant il n’en ait pas la moindre goutte dans les actions. Il paraît que selon Nikita khrouchtchev, « tous les politiciens sont les mêmes, partout dans le monde« . Mais les nôtres, c’est plutôt des extra-terrestres. Ils mènent à bien leurs besognes.

Ici, tout à un prix, même le désespoir on l’achète cher. T’accompagnes ta maman pour aller supplier un mwegné (Monsieur) pour qu’il te trouve au moins du stage quelque part. Après avoir fait semblant de prendre note de votre « geignement ». Monsieur te demande de monter un dossier qui te coutera en moyenne quelque dix milles francs comoriens, puis t’as intérêt à te plier en milles plis, genre papier froissé, devant le Monsieur le Directeur de je ne-sais-quoi, à qui tu as confié « ton destin ».

Ensuite tu attends sagement le Saint-Glinglin ! D’ores et déjà, à chaque fois que t’essaies d’arranger un rendez-vous avec Lui, il le remet toujours aux calendes grecques. Et au bout de quelques jours, il te demande un autre dossier, sous prétexte d’avoir perdu le dernier. Cependant, cette fois-ci Monsieur te précipite tout en te rassurant avoir eu une occasion à ne pas rater. Ainsi t’effectues un autre dossier vite-fait et ça c’est le Graal !

Je suis mal pour ne pas dire que j’ai mal. Sinon vous me demanderez si j’ai mal aux dents ou au ventre. Pourtant c’est tout mon corps qui souffre le martyre. Quand je vois mon pays sombrer davantage dans la pauvreté.
Je suis mal de voir s’accroitre le nombre de chômeurs du soir au matin. Et que personne n’en parle. Je suis mal de voir ce payas si pauvre, mendiant soit-il, mettre à la porte des pays comme l’Iran et le Qatar. Parce que, euh … !

Je suis mal de voir des jouvenceaux quittés si tôt l’école prétextant que les études ne font pas le poids dans ce pays.
Peut-on dire qu’il est question d’une poisse ou plutôt c’est notre destin d’être gouverné par des chacals à dos noir depuis la première heure de l’indépendance jusqu’à l’heure.
Nos dirigeants ne sont et ne seront jamais rassasiés. Et ce qui est inquiétant et qu’ils en veulent encore et encore. Ari « l’appétit vient en mangeant » hein !

Heureusement notre pays n’est pas un royaume. Quoiqu’il soit le royaume des perfides, donc on ne nait pas président mais on le devient.

Je vais mal de voir ce minuscule pays qui n’existe même pas sur nombreuses cartes géographiques, ce pays que moult de terriens ignore. Ce pays « « imaginaire » qui, censé être un « coin paradisiaque, transformé en un «coin mort ».

Je vais mal de voir ce pays, ari, à majorité musulmane mais qui manque de foi musulmane. Mon cœur se fend quand j’entends des musulmans parler de la justice mais qui préfèrent l’injustice.
Vous comprenez pourquoi tout est stupide ici, parce qu’il manque maturité du coté du peuple. Conscients de cela, nos chers démagogues, perfides soient-ils, en profitent pour nous faire vivre ce calvaire depuis.

Ce n’est pas à cœur ouvert que je critique de la sorte nos politiques. Encore moins, cela ne me réjouis pas de déverser de jérémiades, à chaque fois que je parle des Comores et de la politique comorienne. Mais hélas ! Le présent me contrarie. J’aurais aimé vous parler de mes prouesses et des mes amours perdus. J’aurais aimé vous conter des contes comoriens, comme ils sont fabuleux et fantastiques.
J’aurais aimé vous parler de mon archipel comme la terre promise, l’eldorado de l’Océan indien. Mais encore une fois hélas !!!

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10. août
2016
Naoumane Spirit
0

Tsembehou, la ville aux innombrables loquaces

Jamais une ville n’a renfermé tant de « politiciens » aux esprits vindicatifs, de « cadres » aux idées tordues et de têtes brûlées que la ville de Tsembehou.

Située au cœur de l’île d’Anjouan, ici aux Comores, cette « ville » qui devrait être « Ville », grâce au pouvoir que nous détenions auparavant, est aujourd’hui « vile » et vide de sens. Hélas : j’y suis né.

Vue plongeante de Tsembehou, depuis Hamrio.
Vue plongeante de Tsembehou, depuis Hamrio.

« L’inattendue défaite » des précédentes élections ne nous a pas offert un présent. Beaucoup de masques sont tombés. Ainsi on pouvait voir clairement les vrais visages de certains hommes dits politiques.

La haine qui les consume de l’intérieur, transforme leur cerveau en magma, et leurs substances grises se transmutent en lave et coulent à flot. Quant à leurs bouches, elles deviennent des cratères aussi larges que celui du Karthala. Quand ils parlent, mettez-vous à l’abri avant que vous soyez annihilés par ce genre de volcan ambulant.

Nous qui occupions tant de postes clés dans différentes directions. Nous qui avions voix au chapitre au précédent gouvernement, nous qui avions « les commandes »… Au lieu de bâtir une ville moderne, solidaire et exemplaire comme Kigali, euh ! Laissez-moi rêvasser, c’est gratos ! Nous ne faisons que détruire le peu de solidarité qui reste en nous. Par conséquent, nous voici tombés aussi bas que Bagdad et Alep, enfin, paraît-il !

Notre jeunesse – qu’on soit diplômé ou non – se laisse manipuler très facilement par certains de nos démagogues, pour des promesses non tenues. Nous sommes devenus leur marionnette et on se fait tripoter.

On sème le germe de la haine, il va donc falloir se mettre en quarantaine avant que tout se déchaîne. Sinon, il faudra s’attendre à une mort certaine. Je vous signale !

A cause de cette sale cuisine, dite politique, tant de familles se déchirent… Des histoires d’amours se sont brisées et plusieurs associations ont connu une fin dramatique.

Présentement on assiste à un licenciement en masse dans plusieurs services et directions. Une véritable passe qui peine plusieurs foyers et envenime la situation actuelle. Chose qui se fait très souvent à chaque fois qu’un autre régime politique prendre la relève.
Seulement, cette fois-ci, cela a pris un tournant « «scandaleux ».

Ici, on amalgame tout, vraiment tout. On identifie la politique à la vie quotidienne. Nous qui prétendons être musulmans… La médisance, l’hypocrisie et la sournoiserie (pour ne citer que cela) sont nos menus préférés. Jours et nuit, on ne fait que s’en vouloir, persifler, se mépriser les uns des autres, à l’opposé de ce que nous enseigne l’Islam : l’amour envers nos semblables, la sympathie, la compassion etc.

Ailleurs, loin de l’Afrique subsaharienne, au fin fond des confins de l’Afrique maghrébine, quand on perd un scrutin, au lieu de garder amertume et ressentiment à son successeur, on prend du recul pour mieux s’organiser. Chez nous en Afrique, quand on perd une élection, on s’arrange dans le camp de l’opposition. Et cela paraît normal. Mais ce qui est pire encore, c’est de percer le bateau de plusieurs trous afin qu’il fasse naufrage. Tout simplement parce que c’est quelqu’un d’autre qui tient le gouvernail. On déploie donc tous les efforts possibles pour que le navire chavire et que tout soit chamboulé plus tôt que prévu.

C’est exactement ce qui se passe aux Comores. On dirait le centre de politiques irascibles. On aime l’ambiance électrique. Etant donné que nos chers politicards sont de vrais moulins à paroles, ils ne font que hâbler, sinon bluffer.

J’aurais aimé frimer moi aussi. Malheureusement, le talent me fait grand défaut hein ! Et dans les places publiques, vous n’entendrez que des verbiages et des cancans, tandis que ceux qui sont au pouvoir nous cassent les pieds avec des histoires à dormir débout, sacrebleu! Quelle ville ! Quelle île! Quel pays !

Il se peut que ce soit le fait qu’on soit aigri qui nous a rendu irascible. Je crains que le devenir de notre merveilleuse ville soit incertain.

La société comorienne est une société inactive, voire même passive. Le poids de la misère, comme celui du chômage pèse lourd sur nos épaules. Pour s’en passer, nous préférons cailleter à longueur de la journée plutôt que de faire quelque chose de lucratif.

Je me noie donc dans cette perplexité dans laquelle je me trouve.

Toutefois, je me réjouis du chapeau bas que plusieurs personnes tirent sur notre somptueuse ville grâce à notre cordialité et à nos prouesses.

Tsembehou, quoique tu deviennes, je t’admire, de loin ou de près Toi qui m’a vu naître et grandir. Toi qui me nourris nuits et jours. Ton eau, je la bois tous les jours. De Hambajé à bandajou, douce et fraîche, elle coule toujours et dans nos citernes et elle restera pour toujours !

 

 

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06. mars
2016
Naoumane Spirit
2

Mon retour au bercail, entre joie et désarroi

Après plus de six ans passés au pays des Pharaons, me voici enfin de retour, avec « peu de valeur ajoutée », auprès des miens. Ce fut donc, pour ma famille et moi, une joie immense. Surprise de me voir germer aux Comores sans prévenir quiconque. Ma mère, folle de joie de voir son fils revenir en un seul morceau, se fonde en larmes.

Les retrouvailles étaient de taille, cousins et voisins, tantes et tontons viennent, de bon coeur, saluer et féliciter ma mère, affaiblie par le poids de l’âge.

Etranger ailleurs, tout me semblait étrange chez nous. Que suis-je devenu pour être accueilli comme un « rock » ? Me demandais-je !

 

Cependant, mon retour fut un désarroi de voir un pays comme le nôtre partir à la dérive.

Au large de Moroni, Grande Comore photo Naoumane
            Au large de Moroni, Grande Comore   photo Naoumane

Les îles Comores, les îles aux parfums inodores mais qui restent tout de même les îles aux parfums, quoiqu’insipides.

Ici, les « impies » n’ont jamais du répit. Ceux que nous élisons quotidiennement, vident audacieusement les caisses de l’Etat et nous autres, nous ne faisons que les applaudir, mince ! Comme nous embrassons fort grave la docilité!

Notre pays est une impasse, gouverné par des imberbes à verbe acerbe. Rien ne peut donc être superbe.

Rien ne se fait par mérite, mais plutôt par atavisme. Certains postes politiques sont devenus des legs. Comment peut-on donc songer à un éventuel développement ? Pendant qu’un extrait de naissance suffit amplement pour se faire embaucher quelque part. La seule et unique condition est que tu sois fils à papa. Du moins que ceci fait partie du développement hein !

Ari : « on connaît l’ouvrier dans l’œuvre. » Toutefois, on prétexte que c’est dans l’œuvre qu’on apprenne tout. Donc tant pis pour ceux qui ont suivi une telle formation

Et comme dit Candide, « tout est mieux dans les meilleurs des mondes possibles. »

Un séjour dans l’eau ne transforme pas un tronc d’arbre en crocodile. Mais bon, tant mieux, en 2020, notre pays fera partie des pays émergents, euh!!!

Si le Paradis est promis à ceux qui font des bonnes œuvres. Ici, c’est plutôt les malfrats qui détiennent les clés du paradis terrestre.

En cette période électorale, nos « augustes » candidats, trouvent habilement les mots pour nous faire rêvasser. Et sitôt qu’on les élise, c’est dans un bain de regrets et de désespoirs que nous nous réveillions. Mais hélas, cela ne met à personne, la puce à l’oreille à personne.

Le poids du chômage, la misère tout comme les galères qui nous empoissent et empoisonnent notre vie. Le problème d’électricité qui nous accouardit encore et encore. Tous ceux-ci importent peu aux yeux de nos politiciens.

Leurs plus grands soucis, c’est de devenir richissime, eux et leurs proches. Quant à nous, misérables indigents, nous ne leur servons que de pactole.

On dirait qu’on a des magiciens et non des politiques, enfin des démagogues. Des lascars prompts à forger de tonnes de mensonges à la seconde.

Pourvu qu’après quarante ans d’indépendance, nous peuple comorien, demeurons immatures.

ô peuple comorien, réveille-toi ! La saison des moissons s’approche. C’est l’heure propice pour toutes revendications. Sinon nous resterons les tartes des démagogues.

Quant aux mentalités, c’est un désastre total, notamment chez nous à Tsembehou. Toute est question de politique. Elle devient une quotidienneté. Et cela depuis nos ancêtres, d’après les on-dit. On mélange tout ici, culture, société, religion etc. Le sectarisme et le favoritisme sont les deux maux qui gangrènent notre village.

Les jeunes diplômés deviennent la risée de ceux qui n’ont pas pu aller un peu plus loin dans leurs études, pour ne pas parler d’ « analphabètes ». Vu que c’est surtout ces derniers qui tirent les ficelles. De la sorte, nous autres, sommes devenus les pions potentiels pour nos politiques. On est donc près à tout pour se faire contractualiser.L’aigreur nous amène à se transformer loups garous.

Chez nous, quand on parle de scrutin, ce n’est rien d’autre que mascarade. Honte à nous électeurs et honte à nos démagogues. On vote le matin puis on crie au feu et au diable dans l’après midi.

Je ne parle pas au nom d’un tel parti politique, mais plutôt au nom de ma patrie. Une cause noble que nous devons toutes et tous défendre.

Dans les plateaux de certains médias, dits nationaux, l’objectivité passe au second plan. Peu de journalistes ne déforment pas l’information. Hélas ! Si le blogging était en vogue aux Comores, je dénoncerais vaillamment les injustices de ce pays. Bien que l’internet reste encore un « luxe » !!!

Je suis profondément déçu de découvrir le vrai visage de mon pays tant aimé.Le pays sombre dans une baignade de corruption, flotte dans un bain d’hypocrisie et stagne dans les bas-fonds de la sournoiserie.C’est vraiment la désolation dans toutes choses. Mais un jour, j’ai la ferme conviction qu’on sortira la tête de l’eau et les Comores deviendra enfin un pays développé.

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13. juil.
2015
Naoumane Spirit
0

Comores, quarante ans d’indépendance, le bilan est déplorable

L’indépendance, un événement grandiose, un acte de bravoure, un grand soulagement, une liberté retrouvée. Cependant, chez nous aux Comores, après quatre décennies de « liberté » et de « fierté », aucun de nos régimes politiques respectifs, n’a répondu au minimum des attentes du peuple, hélas. Dès l’aube de l’indépendance, c’était déjà la disconvenance entre le père de l’indépendance et ses collègues. De nombreux hommes politiques ont montré qu’ils étaient prêts à s’entre-tuer pour accéder ou conserver le pouvoir.

gouvernement.km
Gouvernement.km

Juste après l’indépendance, c’était le moment propice pour faire fortune. Le gâteau sorti du four, tout le monde se battait pour avoir la plus grande part. Tant pis pour ceux qui n’avaient ni la voix, pour réclamer la leur, ni la force de se battre.

Une véritable curée, nos politiciens se sont fait assassiner par le bourreau français dit Bob Denard. Un vrai tueur à gages dont ses crimes abominables restent la hantise de beaucoup de Comoriens.

Quarante ans d’indépendance, que s’est-il passé depuis ?

Après un long règne despotique, dirigé par notre père de l’indépendance, ont suivi des années tumultueuses. Une série de coups d’Etat a secoué notre archipel pendant plus de vingt ans. La soif du pouvoir de nos politicards a conduit le pays à la dérive.

Personne ne se souciait du sort de notre pays déjà affecté par le retranchement de l’île de Mayotte. Ce qui a rendu et rend vulnérable l’Etat comorien.

C’étaient les années noires, noires comme une nuit dans la jungle. Deux décennies d’instabilité et d’insécurité. Profitant de la naïveté du peuple comorien, nos politiciens véreux ont su nous corrompre jusqu’au dernier.

Pour ces démagogues, le pourvoir est un pactole. Donc pour arriver à leur fin, il faut passer par la voie des urnes, avec des élections transparentes, mon œil oui !!!

Si je vous dis qu’un salarié comorien peut travailler cinq mois de suite sans être payé. Comment peut-on vivre dans une telle galère. Et ben, les Comores sont un « paradis terrestre » gouverné par des hommes de peu de foi et qui désirent ardemment qu’on ajoute foi à leurs ragots. Chez nous subsiste ce que vous appelez la solidarité, sinon l’assistance sociale. On s’entraide, on s’épaule par tous les moyens.

Quarante ans d’indépendance, on n’et pas sorti de l’auberge.

Si on a acquis l’indépendance, c’est pour vivre pleinement dans le confort du bien-être, liberté, justice et égalité. Et non se débarrasser de l’impérialiste puis l’interpeller pour un éventuel rattachement. Honte, honte, honte à nous !

Après les années sombres, incarnées par les Coups d’Etat, la crise séparatiste prit la relève. Dix ans de fourberie, mais aussi de bouffonnerie qui ont abouti à la Tournante. Une idée de génie, applaudie par moult Comoriens.

Ce n’est qu’après que la tournante a fait le tour des trois îles que nous nous sommes aperçus que c’était une ruse utilisée par les « dinosaures » pour qu’ils puissent gouverner tour à tour. La tournante s’avère donc la tontine pour eux.

Quarante ans d’indépendance, quarante ans de misère

Quand on parle des Comores, on parle aussi du « coin mort ». Triste à dire, mais c’est la vérité, les iles de la Lune sont devenues les îles de la ruine !

Depuis l’indépendance aucun secteur privé n’a été développé. Le pays est devenu, je cite : le pays de « rien-ne-va ! »

Le 6 juillet 2015, on a fêté le quarantième anniversaire de notre indépendance. Mais aujourd’hui, il ‘n’est pas possible d’accéder à certains villages faute de routes. Ne parlons pas d’eau potable, puisque c’est l’ensemble du pays qui en manque.

L’enseignement et la santé tournent au ralenti. L’électricité reste un souci majeur pour le « gouvernement ». Bref, les infrastructures sont à revoir. Et on continue toujours à nous faire croire au Père Noël.

Quarante ans d’indépendance, quarante ans d’espoir

Ari, l’espoir fait vivre, dit le dicton. Ainsi se nourrit le Comorien d’espoir !

Toutefois, nous nous contentons du fait que nous sommes un peuple « libre ». Néanmoins au lieu de construire librement notre pays, on le détruit délibérément.Pire encore, les agissements de nos dirigeants suscitent les démons de la sécession. Nous ne pouvons pas nous focaliser sur cette idée fixe. Dire que tant que Mayotte reste française, nous ne pourrons pas avancer. Il est grand temps que nous dépassions cela.

Peuple comorien, chers compatriotes, tant d’années se sont écoulées et notre pays continue à sombrer dans le vide. Nous élisons nous-mêmes nos présidents, puis nous les maudissons sitôt prit le pouvoir. Nous changeons constamment de Constitution puis nous crions « au diable ! » à notre propre Constitution. Bientôt aura  lieu la présidentielle de 2016. D’ores et déjà, les mamwegné (les messieurs) ont commencé leurs fanfaronnades. Ouvrons donc grand les yeux et choisissons bien notre prochain « filou », enfin notre prochain président, je veux dire !

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09. juin
2015
Naoumane Spirit
5

Le swahili, clé de la fraternité en Afrique

La langue est un pilier fondamental dans le développement socio-culturel d’un pays. Mais, pour cela, elle doit être mise en valeur. Le swahili, autrement dit, le kiswahili,  est une langue riche à cause de sa diversité culturelle. C’est une langue qui devrait suivre les pas de ses cousines francophone et anglophone. Une langue aussi vivace que vivante et qui, au fil des années, se fraie un chemin à l’échelle mondiale. Le swahili est un patrimoine immatériel qui regorge de richesses culturelles.

LA RENAISSANCE AFRICAINE, Le monde à l'envers
LA RENAISSANCE AFRICAINE, Le monde à l’envers

Parlée dans plusieurs pays, de l’Afrique australe jusqu’aux îles Comores, en passant par le pays-continent qu’est la RD Congo. Du Nord au Sud, elle est parlée de l’Ouganda à la Tanzanie. Le swahili est une langue quasi continentale, regroupant différents pays et différentes cultures également. Ce qui devrait être un atout majeur pour sa promotion.

Malheureusement, le pays ayant le swahili comme langue maternelle, sinon officielle, ne connaissent que guerres et corruption, pauvreté et maladies. Cependant, si on se fraternisait grâce à cet outil que nous partageons, si on mettait de coté nos différences pour s’unir, alors on anéantirait peut être les maux qui nous chancellent en permanence. Et l’Afrique de l’Est rayonnerait dans le monde.

J’ose dire que s’il n’y avait pas ces afflictions, les guerres inter-ethniques, la rébellion, la corruption, les magouilles d’hommes politiques, hormis les maladies, cette région serait la région la plus riche de l’Afrique subsaharienne.

Je ne suis pas spécialiste en géo-linguistique. Mais si on jette un œil sur les langues, véhiculaire ou vernaculaire, parlées par plusieurs personnes en Afrique noire., on constate que le swahili occupe le sommet de la liste. Bref, c’est aussi la langue d’Afrique subsaharienne la plus enseignée au monde.

Mais comment procéder donc pour se passer de ces fléaux d’ordre culturel plus que naturel ? Se liguer, ne serait-il pas un bon début ? Former une alliance, l’alliance des pays « swahiliphones ». Rassembler tous les pays ayant le swahili en commun dans un seul but : maintenir la paix et la sécurité dans la région, renforcer les relations internationales et ouvrir les frontières entre pays de la région.

Rien n’est envisageable dans l’instabilité et l’insécurité ! Par contre, partir sur des bonnes bases, une fondation bien solide, on pourra bâtir une nouvelle Afrique australe, puissante et solide. Pour qu’une jonction soit consistante, il faut qu’il y ait un point commun entre les éléments de l’ensemble. Ceci est une aubaine pour l’Afrique de l’Est, puisque nous avons ce fameux dénominateur commun. Cette langue commune que nous partageons. Il ne reste que la volonté.

Je crois savoir qu’une convention, ou du moins une organisation, a vu le jour depuis un certain temps. Elle ne concerne que les pays de la région des Grands Lacs. Cependant, élargir les confins de cette union, dans le but de valoriser le swahili, serait beaucoup plus lucratif et fructueux. L’union fait la force, disent les érudits. Il s’agit de permettre la libre circulation des biens matériels, le commerce, l’échange culturel, renforcer la sécurité régionale et maintenir la paix pour un avenir prospère et durable. C’est une initiative qui pourrait prendre un élan historique. Ainsi, l’amour domptera la haine, la guerre fera place à la paix et le génocide prendra fin.

Il faut intégrer l’apprentissage du swahili, comme matière, dans les écoles et universités. Cela permettra de rapprocher les liens inter-ethniques, et maitrisera les pensées génocidaires.

Partager la même langue est une preuve de fraternité, de parenté. Au lieu de s’entretuer, nous ferions mieux de nous liguer pour former un tout. Prenons l’exemple de l’Afrique de l’Ouest, avec leur fameuse Cedeao.

Le swahili prend de l’ampleur à l’échelle mondiale. Le mot safari fait le tour du monde tout en véhiculant un seul message, le tourisme en Afrique. Ne serait-ce là un bon exemple à suivre ?

Une langue est avant tout un moyen de communication. Et quand il y a communication, naturellement il devrait y avoir une entente et non une mésentente constante.

Quelles que soient les nuances entre le swahili comorien et celui de nos voisins, comme la Tanzanie, notre swahili reste le même à la base. Même cas de figure entre les pays des Grands Lacs, le Burundi et d’autres pays. C’est comme l’arabe : malgré ses nombreux dialectes, les Arabes se comprennent facilement, que ce soit en arabe standard ou en arabe classique.

Moi, qui ne maîtrise aucune langue, à part le silence, je me réjouirais d’avoir une langue qui pourrait me servir de guide une fois présent dans un pays comme l’Ouganda ou le Kenya. Je me sentirais chez moi partout où je mettrais les pieds. Tout comme un Congolais ou un Tanzanien se sentirait à l’aise aux Comores. Ainsi prendrait naissance l’amour fraternel entre pays membre d’une organisation.

Si, pour nous donner espoir, on dit que l’Afrique c’est l’avenir. J’ajoute que le swahili est notre devenir. Sur ce, je vous dis « akuna matata !»

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06. mai
2015
Naoumane Spirit
6

De la consommation à la consumation

Tout être humain, riche ou pauvre, a besoin d’une ration alimentaire saine et équilibrée et de soins médicaux appropriés. Cependant, la « logique » fait que le pauvre mange à sa faim, mais aussi à sa fin, hélas. Au souk, fruits et légumes à moitié pourris, poissons aux yeux rouges, viande décongelée, tout ce qui est nuisible à l’organisme est vendu à bas prix. Dans certains supermarchés, les aliments périmés sont en promotion. L’indigence suscite la « générosité.» Dans les rues, l’odeur appétissante des fast-foods nous invite à acheter des hamburgers cuits à la seconde.

Produits cosmétiques, importés et locaux périmés. tunisky.com
Produits cosmétiques, importés et locaux périmés. tunisky.com

Chaque jour, loin de l’alcool, du tabac et d’autres addictions destructrices de l’espèce humaine, d’autres consommations communes dévorent l’homme étourdi à coup sûr. Nombreuses sont les personnes qui tombent malades du jour au lendemain. D’autres ont rendu prématurément l’âme par manque d’attention à ce qu’ils consommaient. Cela nous semble étrangement anodin. Rien ne requiert notre attention, si ce n’est que manger à notre faim. Ce qui nous conduit également à notre fin.

 Les fast-foods

Un délice qui donne souvent le mal de ventre. Rien n’est cuit naturellement. « Vite fait, mal fait. » Plus la demande s’accroît, et plus la vitesse de la cuisson s’élève. Ainsi, certains restaurants deviennent des gargotes. On passe outre la propreté passe, les agents pathogènes prennent racine en ces lieux. Le Master Chef croit satisfaire le client, alors qu’en réalité, il ne fait que signer son transfert à l’hôpital.

Les produits périmés

Dans les locaux des milieux défavorisés, des pays pauvres très endettés, la vente des produits périmés est courante. La survie nous mène tout droit à la morgue.

Le mois dernier, j’étais un petit peu émue, quand j’ai remarqué, dans un supermarché, que presque tout ce qui se trouvait dans le rayon des produits laitiers avait expiré de plus de vingt jours.

J’ai donc pris une boîte de lait et j’ai appelé l’un des employés pour lui faire part de ma découverte : plusieurs boîtes impropres à la consommation. Et quand je lui ai demandé pourquoi ils vendaient de tels produits.la réponse a été désinvolte « C’est juste quelques jours, rien de grave. » Ah bon ! Juste quelques jours vous dites ? Regardez, c’est plus de vingt jours, continuai-je.

« Vingt jours, ce n’est rien, l’importance est que les clients achètent. » répliqua-t-il.

Fin de la causette. Quelques jours plus tard, j’ai entendu dire que tous ces produits étaient en promotion. Tout ce qui est conserve, reste mangeable à vie hein! Euh !

 | Annabelle Blais |  affaires.lapresse.ca
Annabelle Blais affaires.lapresse.ca

Les pharmacies ambulantes

Un autre danger permanent, en Afrique, comme dans le reste des pays du sud, la fréquence des pharmacies ambulantes est remarquée. Dans les bazars, les épiceries, les foires, un peu partout, la vente illicite des médicaments expirés ou non est infinie. Usage, précaution, dosage, personne ne s’en soucie. L’essentiel est d’avoir du paracétamol, quand on a mal à la dent.

La médecine traditionnelle

Une médecine qui a tenu debout nombre d’entre nous, pendant plusieurs siècles, mais qui reste tout de même contestable. Car, selon moi, tout se fait à tâtons. Par conséquent, les effets secondaires sont considérables. Malheureusement, par manque de moyens, sinon par manque d’éducation, beaucoup sont ceux qui y croient et continuent à y consulter.

A quelque chose de mal, est profitable. Etre pauvre, c’est être ivre. Ainsi on mange pour trépasser. Paradoxalement à ce que dit le dicton : « manger pour vivre. »

Seule l’éducation peut apporter remède à nos anomalies. Sinon l’assistance de service social, sauf qu’il n’en existe pas chez nous.

 

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28. mars
2015
Naoumane Spirit
0

Je suis Comorien, mais je ne suis pas trop fier de l’être

Les Comores, un tout petit Etat insulaire doit faire face à mille problèmes. Un des casse-tête, le marasme économique qui paralyse le pays avec pour conséquence le chômage qui garrote les jeunes diplômés, un problème récurrent, dont on ne parle nullement dans les assises de Hamramba. Un sujet qui reste « tabou » dans les débats médiatiques et qui ne cesse de déchirer et de diviser la société comorienne. Le complexe dialectal et d’insularité dû à la centralisation de presque tous les bureaux administratifs sur une seule île. Un « virus mortel » qui ronge l’unité territoriale depuis l’aube de sa naissance.

Parlement des Comores
Parlement des Comores, Hamramba

Ce n’est ni des idées séparatistes que je cherche à ressusciter, ni un esprit rebelle que je veux répandre. Mais plutôt une remarque, dont je tiens à faire part à nos chers élus et compatriotes. Nous larmoyons régulièrement sur le sort de notre pays. Dans un pays où les mentalités restent médiévales où chaque île privilégie son dialecte et se moque de celui de l’autre, comment faire l’Union.

J’ai comme l’impression que c’est seulement chez nous aux Comores où nichent toutes sortes de complexes gravissimes. Les uns se veulent « Comoriens » et surnomment les autres, « les insulaires ». Une dénomination qui est mal digérée par ces derniers, attendu que nous sommes tous des insulaires. Alors nombre de ces dénommés « insulaires » conçoivent cela comme une sorte de dédain.

Tout se fait dans un esprit de querelle, dû à notre insatiable rivalité, née depuis la naissance de l’Etat comorien. Tout est centralisé sur une seule île. Ce qui suscite une indignation chez certaines personnes. Celles qui n’ont pas les moyens pour se déplacer juste pour un quelconque papier. Et cette situation favorise le complexe de supériorité chez d’autres personnes

Je ne suis pas sociologue, encore moins psychosociologue. Mais mon petit esprit m’a convaincu que tant que les mentalités n’évoluent pas, nos chères îles connaitront un long séjour dans les bas-fonds.

Carte des Comores
Carte des Comores

Si vraiment nous nous soucions du développement socioéconomique de notre archipel, il est de notre intérêt de concéder certaines choses, sacrifier une partie de notre ego pour pouvoir former un tout. Comme dit le dicton : « On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. » Faisons alors preuve de civilité et d’unité.

Jadis, la « perte » de l’île comorienne de Mayotte et la crise séparatiste anjouanaise de 1997, pour des causes similaires devraient mettre la puce à l’oreille à nos autorités. Mais malgré cela, mine de rien, nada. Ce qui leur importe, c’est de remplir leurs poches et au diable la « populace ».

Il fut un temps vous vous êtes concertés, après la conférence de Fomboni pour mettre en place la politique de la tournante. Afin que chaque île puisse impétrer le fauteuil présidentiel. Ce qui semblait sage comme décision. Mais enfin de compte, on a compris que ce n’était que de la mascarade, rien de plus. Vous vous passiez le flambeau à tour de rôle pour vous enrichir. Ensuite vous vous accusiez de favoritisme et du népotisme. Et nous le peuple, naïfs que nous sommes, nous suivons ingénument la cadence. Honte à vous politiciens !

Par ailleurs, un autre « fléau » gangrène le peuple comorien et qu’on n’en discute guère dans les débats nationaux. C’est celui des dialectes inter île. Très récemment, je fus victime de mon propre dialecte. L’histoire s’est passée à la station de métro d’El Marg, ici au Caire. Pour une affaire pressante, je hâtais les pas pour acheter le ticket du métro, quand un compatriote qui me semblait égaré m’appela. J’ai mis une pause à ma précipitation pour lui venir en aide. Il me tend son cellulaire et dit : « Je dois rencontrer un frère ici, mais j’ignore de quel côté devrais-je descendre. Peux-tu l’indiquer où je me trouve pour qu’il vienne me prendre. » Je lui ai répondu, ce n’est pas un souci.

Par courtoisie, je dis « salut », en dialecte anjouanais, au monsieur avec qui je parle au  téléphone. Et là, Lui le « continental » a pris mon dialecte insulaire pour un patois. Il m’a demandé  avec un ton bizarre : « Qui es-tu ? » Je lui répondis gentiment : « Je suis Comorien comme vous. Je voulais juste vous expliquer où se trouve votre frère. » J’ai entendu un hurlement : « Hey passe-lui le téléphone, je ne comprends rien de ce que tu dis ! »

C’est surtout ce genre comportement provocant et hautain qui fait naître des inimitiés. Il n’est pas facile d’éradiquer ce maudit fléau de complexe, d’infériorité et de supériorité. Mais pour l’unité territoriale, pour le développement de notre archipel, pour un avenir meilleur et solide, faisons un grand-effort. Et que les autorités comoriennes, au lieu d’en profiter, se penchent davantage à la question de décentralisation et d’urbanisation.

Ne nous laissons pas charrier par l’aigreur de ceux qui nous gouvernent. Certes, on vit des temps de veulerie, mais l’amour finit toujours par triompher.

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06. janv.
2015
Naoumane Spirit
0

Comores, élections législatives, communales et conseillers des îles, intellos et mégalos dans les starting-blocks

A quelques jours du premier tour des élections, c’est le grand tapage au sein des staffs des partis politiques. Les maîtres du bluff, se mobilisent en masse dans leur quartier général pour nous parler d’une vie idyllique, une fois élu. Les scénarios restent les mêmes. On change juste de refrains. Plusieurs candidats en lice. Et tous ces « hommes-liges », parlent avec complaisance et à bon escient. Oh ! J’ai la gorge nouée ! Ma foi ! Dans les meetings, tout le monde expose ses desseins, à court terme tout comme à long terme. Des promesses, que des promesses et rien que des promesses qui n’ont jamais vu le crépuscule. Pauvre « hères » que nous sommes, nous continuons à gober goulûment ces « belles paroles » débitées sciemment.

Les Comores.(Carte: RFI)
Les Comores.(Carte: RFI)

Chez-nous aux Comores, cette partie du monde quasiment méconnue du reste du monde. Quand vous entendez parler de scrutin, c’est une belle partie de rigolade qui ne rigole pas du tout. Politicards et démagogues se frottent les mains de leur prouesse et de leur « odeur de sainteté ». les slogans sont bien travaillés. De sorte qu’ils vous caressent les yeux. Rien qu’en lisant les pancartes accrochées ici et là. Prenez garde donc pour ne pas tomber dans la nasse !

Pour mener à bien la campagne électorale, les activistes ou plutôt les arrivistes de chaque parti, parcourent dans tous sens. Ils côtoient foyers par foyers pour séduire les misérables maisonnées. Nos chers politiques se blanchissent à tour de rôle. Pour se faire, à chaque home où les messieurs se donnent la liberté d’y entrer. Ils versent audacieusement quelques kilogrammes du riz et quelques pièces de franc comorien et la voix est dans le sac. Inconscients de la gravité de cette paupérisation, nous y contribution en goguette. Hélas ! Quand on ignore ses droits de ses devoirs, ont fonce droit dans le mur!

Un soir, alors que j’étais moutard, un de ces électoralistes, en parfait costume, avait fait éruption chez nous pour soudoyer la famille. Monsieur qui errait comme une âme en peine, entra dans la cour pendant que ma mère surveillait une marmite de mataba, mets à base de feuilles de manioc, posée sur le foyer de fer.
Alors, pour gagner la confiance de ma mère, monsieur le diplomate ne s’est pas gêné de s’introduire à la cuisine quoique couverte de fumée. Et il s’est mis à arranger les fagots et à souffler dessus pour que les mataba bouillonnent bien. Entre-temps il commence son galimatias. Si jeune que j’étais, je fus surpris du comportement du «gentleman». Aussitôt que ce dernier franchit le seuil de notre porte de la cour,

Pancarte à Mutsamudu
Pancarte à Mutsamudu

je demandai à ma mère : « Maman c’était qui ce monsieur qui nous a rendu visite.
Maman, avec le sourire, me répondit : « c’est monsieur je ne sais qui.» Moi, avec une curiosité enfantine, et qu’est-ce qu’il est venu faire chez nous monsieur je ne sais qui ?
Mère, « monsieur je ne sais qui est venu me parler de je ne sais quoi. »

Moi, et pourquoi il t’aidait à mitonner les matabas, malgré son look?
Maman, «c’est un type insidieux aux habits captieux, prêt à tout pour arriver à ses fins. Méfie-toi mon fils de ce que tu dis look. Sers-toi plutôt de loupes pour ne pas tomber dans une élégance fallacieuse. Le monde grouille d’hypocrisie et d’hypocrites. Surtout en cette période de campagne électorale. Mais tu ne comprendras cela que quand t’auras grandi. » fin de la discussion. La fin justifie les moyens hein !

Ce n’est que quelques années plus tard, quand monsieur je ne sais qui discourait lors d’un meeting en occasion d’un autre scrutin, que je me suis rendu compte que ce n’est qu’un gugusse. Et que ma mère avait toutes les raisons de le qualifier d’un je sais qui.

dafinemkomori.centerblog.net listes_des_electeurs_affichees_devant_un_bureau_de_vote
dafinemkomori.centerblog.net  listes_des_electeurs_affichees_devant_un_bureau_de_vote

Là-bas, lors de la précampagne et pendant la campagne électorale, c’est l’algarade au sein des grandes familles, le Ramdam dans les places publiques. On parle à tort et à travers, de tout et de rien. Comme le chômage bat un grand-record. Pour les jeunes diplômés, les chances d’être embauché quelque part, sont si étroites qu’un chas d’une aiguille. Cela s’avère donc un atout inestimable des candidats et mais aussi un enjeu majeur pour les chômeurs.
Alors pour faire l’intéressant, la règle est simple. Il suffit juste d’avoir la grande gueule, genre devenir moulin à paroles et fourrer son nez un peu partout. Et si vous possédez cet art de bien dire, dite ari la rhétorique, à part le charisme, tant mieux.

Que vous soyez diplômé ou non, c’est le moment opportun de devenir « diplomate ». J’appelle cela « le sprint de jeunes loups». Et si jamais votre parti tombe au premier tour. Vu le pluralisme politique dans un minuscule état comme le nôtre. Ce qui n’étonne personne d’ailleurs, alors vous vous rejoignez si vite un autre parti. Ainsi pour se faire mousser au sein du nouvel parti. Vous allez subitement retournez notre veste. Vous allez vous-même vous dédire, sans gêne ni honte, de ce que vous critiquiez vivement auparavant.

Il paraît qu’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Donc pour endormir l’attention de nos papys et mamies, on leur promet le pays de cocagne. Ce qui compromet tant de relations familiales qu’amoureuses . Et cause autant de charivaris dans plusieurs homes et chamboule tout. Par conséquent le voisinage est rompu jusqu’à un nouvel ordre.
Ce qui fait vraiment pitié, lors des élections ou plutôt des électrons, puisque ça ne nous apporte que de charges négatives, est que cette foutue politique n’épargne personne. Tout le monde devient «politicien». Médecins et imams, cultivateurs et éboueurs, petits et grands… etc on se trouvent tous dans le même bateau.
Là-bas, quand vous entendez parler de vote, ce n’est pas une plaisanterie. C’est un vrai délire, une vraie course à l’échalote. Et quand monsieur, tant soutenu, arrive au pouvoir, fini l’esbroufe. Il ne pense qu’à sa petite personne et sa famille, adieu les marionnettes. Pourvu que les déboires du dernier scrutin ne nous aient pas servi de leçon!

 

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05. déc.
2014
Naoumane Spirit
4

Si le mariage était insensé, celui d’Alaa el din serait dispensé !

Les échos d’un mariage comorien font vibrer le quartier de Maadi. Comoriens et Malgaches ont travaillé d’arrache-pied, main dans la main, pour les préparatifs de cette solennité monumentale. Rien n’est plus exalté, plus romantique, plus original, plus historique, qu’un mariage. C’est un moment vital dans la vie d’une femme, un profond soulagement chez l’homme. Notamment si celui-ci devient le père de ses pairs.

Le couple de l'année
Le couple de l’année

Pour atteindre l’autre rive et conquérir le cœur qu’ils désirent, les sentiments n’ont pas besoin d’un laisser-passer ou d’un visa. Ils  défient tous les obstacles et tracent un chemin reliant les deux amoureux, qu’importe s’ils habitent dans des pays limitrophes ou lointains.

Une « députation » anjouanaise, venant d’Alexandrie, s’est portée volontaire pour y mettre du sien pour le bon déroulement de la cérémonie. Rien n’est laissé au hasard. Tout était apprêté, façonné avec minutie !

A Maadi, au Caire, la joie était immense, même les pyramides assistaient à la cérémonie de près. Le ciel est dégagé, un croissant de lune, celui des îles de la lune, luit dans le quartier. C’est le mariage de monsieur Alaa el din, Comorien et de mademoiselle Ansdjadiya, Malgache. Deux peuples nouent un lien sentimental, deux familles forment un tout et deux âmes sœurs s’unissent pour toujours!

parle-moi de mariage et je te dirais que t’as raté celui d’Alaa el din.

Le jour J était attendu avec tant d’impatiences et de prudences. Et quand celui-ci eût lieu, nous nous réunîmes dans une salle quasiment quadrangulaire. A droite, s’asseyent les Comoriens, avec leurs tenues cérémonielles traditionnelles. Ari « l’habit ne fait pas le moine » hein !
A gauche, s’étend un rang groupusculaire de Malgaches, portant leurs plus beaux costumes.
Devant, en face de nous, le fauteuil du marié et de son auxiliaire. Sous une atmosphère harmonieuse, nous attendons, avec hâte, la venue de « sa majesté » M. Alaa el din, roi de la soirée.
Derrière, mon alter ego et moi, entamâmes une causerie futile, concernant les langues nilotiques.

 Maadi, le Caire
Maadi, le Caire

L’entrée triomphale de notre cher Alaa el din, quelques instant plus tard, mit un terme à notre « logorrhée »! Je parle d’Alaa el din, le bwana harous, le marié. Et non d’Aladin, le héros du Conte, Aladin ou la Lampe merveilleuse. Quoiqu’il soit le merveille de la soirée. Accompagné de son éminence bras droit et de son beau frère, ainsi que d’une longue queue de quidams, il traverse l’allée menant droit vers son fauteuil royal, avec son parfait boubou de marié, pavane, salue, sourit le parterre en quelques signes gestuels.

Le speaker, après avoir invité sa majesté et sa convoie à prendre place, ouvre aussitôt le programme. Quelques versets du Qur an (Coran) furent psalmodiés suivi d’un sermon à propos du rite.
Ensuite fut l’heure de l’engagement, l’heure de la vérité. L’heure à laquelle monsieur et mademoiselle doivent jurer fidélité devant le Saint Coran tout en répétant formellement les paroles citées par le Cadi.
Enfin, eurent lieu les deux harangues de remerciement après un monologue élogieux. Et c’est avec une invocation prononcée par le Cadi que s’achève la première phase du mariage.

Après le nikah, mariage musulman, nous nous accompagnons le mari chez sa nouvelle demeure. Elégant et svelte dans sa tunique de mari, beau comme un camion, monte les escaliers avec félicité. Arrivé devant le seuil de son appartement, nous fûmes foudroyés par un air aromatique qui se dégageait de la salle où jolies filles et dames, portant leurs plus bels atours, chantaient et dansaient le tari, danse anjouanaise. Et quand la cavalerie escortant le mari traverse le chœur, les youyous

stridents des jeunes filles comoriennes et malgaches, retentissent suavement nos cœurs meurtris par ce climat nostalgique.

Tari, danse traditionnelle anjouanaise.
Tari, danse traditionnelle anjouanaise.

Dans une autre salle, tandis que la fête fait écho au salon, s’assied la Reine de Saba. Oh ! La mariée je veux dire, mademoiselle Ansdjadiya. Belle dans sa robe de mariée, elle illumine toute la salle. Elle attendait impatiemment l’arrivée de son homme, monsieur Alaa el din. Et quand ce dernier entra, notre chère Reine de la soirée se jette sur lui et l’embrassa. Un grand vivat ballotta l’appart ! Puis ils s’asseyent sur le lit. C’est l’heure de la prise des photos amicales, familiales etc.

Au salon, on passe de tari en chigoma, une autre danse traditionnelle. Ensuite de Chigoma en bal poussière. Une folle ambiance s’empare de la salle. Mais quand le mari et la mariée descendirent dans la foule, c’est fut une ambiance singulière, de la folie pure et simple ! Comme l’avait dit André Gide : « Une foule d’individu se comporte follement. » La seconde phase des activités se clot ainsi.

Le lendemain, c’était le dîner, tenue exigée, costume, pour les gars, robe de soirée pour les filles. Enfin c’était une soirée galante. Malheureusement nous autres, nous n’étions pas avisés, mince ! Une fois sur place c’étaient les slow, zouk-love qui nous accueillaient. Tant pis pour ceux qui n’ont pas encore décroché leur brevet de chevalier. Car ils n’auront pas droit à une cavalière ! Oups !!!

Les surprises étaient de taille. De sorte que pour éviter un séjour chez un cardiologue, un poignet de convives, que je nomme les « danseurs en solo », et moi, nous nous retrouvâmes sur la terrasse en train de jouer le vigile. Bien évidemment, les célébrations pareilles n’auraient pas de sens s’il n y avait pas de surprises. D’ailleurs la danse et moi, le divorce est consommé il y a fort longtemps. Ainsi s’achève le déroulement du mariage d’Alaa el din.

Dorénavant, une nouvelle famille vient d’être née, avec tant d’amour et d’espoir. Un amour sans faille ni répits suit son cours. Un amour qui se nourrit d’amour jour pour jour. Tout se fait à bon escient. Vous savez pourquoi ils s’aiment toujours comme le premier jour où leurs regards se sont croisés ? Voulez-vous que je vous dise leur petit secret afin que vous autres puissiez en profitez aussi ?. Bah, je crois qu’il ne serait pas courtois de révéler le secret d’autrui par ici.

Avant de clore ce bulletin, je vous laisse une note sur Alaa el din et sa dulcinée. Commençons par le moraliste Alaa el din qui se distingue du moraliste Alain. Un vieil ami, un homme de cœur qui ne laisse jamais tomber les siens. Quand vous broyez du noir. Quand vous êtes sous le poids de l’adversités. Il trouve toujours les mots pour vous faire sortir de l’impasse. Jamais des propos sarcastiques ne sortent de sa bouche. Très rare il se met dans ses états. Je ne vous parle pas d’Alaa el din comme un ange mais plutôt comme un sage.

Quant à la mariée, une sublime créature, avec une voix angélique, elle est aussi avenante que son mari. Vous pouvez lire sa générosité qui se dessine entre son regard et son sourire. Et quand elle vous parle, vous vous sentez si paisible qu’aimable. Elle est reconnue par sa sympathie qui sort de l’ordinaire.

Ce n’est peut être pas le couple parfait sur cette terre. Mais plutôt le couple satisfait ! Que du bon vent dans la vie d’ici bas et dans celle de l’au-delà !!!

Un tout petit conseil fraternel, Ne prenez pas si vite une décision irrévocable quand un vent de liesse couvre votre toit. Car certaines décisions prises dans l’allégresse, peuvent tourner au vinaigre si celles-ci ne sont pas repensées. Prenez votre temps et pensez-y très bien !

 

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05. nov.
2014
Naoumane Spirit
8

Un œil sur l »EI (Etat Islamique) et l’Islam

Mais qui suis-je pour avoir voix au chapitre sur ce dit « État Islamique » ?  Suis-je un Calife ou un Mollah ? Ou plutôt faudrait-il être un Mufti ou un Imam pour étaler son avis ? Et ben ! Aucun de ces titres ne m’est proche. Je suis tout simplement un « Samba Diallo » de l’autre bout du monde !
Bref, grandi dans une cour où on apprenait traditionnellement la lecture du Saint Coran. Je suivais simultanément l’école française et l’école coranique, différente de celle du maître Thierno.
Un parcours légèrement similaire de celui de Samba Diallo dans l’Aventure ambiguë.

libertepolitique.com
Compte-rendu de la conférence du 8 octobre à l’Espace-Bernanos sur l’État …
libertepolitique.com

Étant musulman, quelque chose m’échappe! L’Islam, comme nous enseigne le nom, est une religion de Paix, de stabilité, d’indulgence et de clémence. Elle fut tristement transformée, par certaines figures malévole, assoiffées de pourvoir et de vengeance, en une religion « belliqueuse», pour certains. Et pour d’autres c’est « l’incarnation du mal, sinon l’ombre de la mort ! ».

La violence n’est jamais la bonne voie pour arriver à une éventuelle fin. Elle ne fait que répandre la haine et rendre les hommes rancuniers. Recourt donc à la violence pour prétendre convertir des gens en islam, revient à les en faire fuir. Prêcher la foi islamique avec modération et discernement et non avec cruauté. Car cette dernière est un signe de lâcheté et d’abrupt. Et seuls les minables optent pour celle-ci.
Même quand Dieu avait envoyé Moïse et son frère Aaron pour aller ratiociner Pharaon (Ramsès II), Dieu leur avait dit de s’adresser à ce dernier avec sagesse et des paroles douces. Peut être celui-ci se pliera ou il aura peur. Une preuve capitale qui corrobore la douceur et la velouté de l’Islam. La transgression ne laisse que regret et disgrâce.

Faudra-il tuer combien d’innocents pour en convertir combien ?
Ouvrons grand les yeux et regardons ce qui se passe en Libye, Syrie. Et voilà l’Irak qui sombre davantage dans les entrailles des précipices. Les pays du sahel en proie de la dite AQMI ! Sans parler du « fameux secte de Bokoharam » . je me demande quand est-ce que ces « Jihadistes » décideront de désister leur atrocité.

Le plus grand combat de l’homme, le vrai Jihad, pour être plus précis, est la lutte contre ses instincts démoniaques, ses agissements, son hostilité à l’égard des ses semblables. Se battre pour l’intérêt de tous. Mais aussi combattre le mal par les moyens à bord. Tout comme combattre ce Deach qui asservit nombre du peuple irakien et en extermine une bonne partie ! Ce Deach que je condamne, fermement haut et fort, leur vandalisme! Ce Deach qui offense des personnes inoffensives, me fait froid dans le dos.

Tuer des innocents, piller, violer, massacrer n’est point musulman. Ôter donc la vie de qui que ce soit parce qu’il refuse de se convertir en Islam est un crime abominable. Déstabiliser la conscience de tout un peuple, de toute une nation, semer la terreur, pour instituer un « Etat Islamique », porte à criminaliser la religion musulmane.

conséquemment, ceux qui ne savent pas grand chose à propos de l’Islam, l’associent rigoureusement au mot terrorisme. Partant, l’homme barbu est honni partout où il se trouve, de loin ou de près. La femme voilée est « avilie », nuit et jour, vertement et ouvertement, dans tous les azimuts. Récemment, voire l’insolite qui s’est produit à l’Opéra Bastille !

En 1982, décision est prise de construire un nouvel Opéra à Paris.  lamomiedepaques.com
En 1982, décision est prise de construire un nouvel Opéra à Paris.
lamomiedepaques.com

Pire encore, il suffit de prononcer le mot Allah, à la place de Dieu et tout le monde crie : « Sauve qui peut ! », S.O.S ! Et nous autres, nous sommes « victimes » de nos patronymes, dans nombre de pays. Mille cameras te surveillent de près et deux milliards de regards apeurés se jettent sur toi. On ne sait jamais si tu portes une bombe!!!! Mince !
Chaque jour, plusieurs âmes trépassent de famine et de maladies. Tant pis ! Cela ne suffit pas. Il faut des armes et des bombes pour occire massivement et rapidement l’être humain. Ne serait-il pas mieux si ces Jihadistes subventionnaient ces pauvres gens. Par preuve de charité, un pilier fondamental de l’Islam. Malheureusement, au lieu d’accomplir cela, ils dilapident des millions de dollars pour acheter tout un arsenal militaire, pour décimer villes et villages et extirper ceux et celle qui y habitent.

Nous,Musulmans, qui devrions faire preuve de bonne conduite, d’affabilité, de générosité et de magnanimité quoique provoque les cabales de certains extrémistes de différentes religions. Nous voici s’exposer au plus vils préjugés à cause de notre comportement malveillant!

Si le monde ne ménage pas sa peine pour trouver une remède contre le virus Ebola. Je crois qu’il devrait faire autant contre le « virus » antiterroriste. Pourvu que celui-ci n’est pas si contagieux comme les autre maladies. Bien que la contamination se fait par la voie de cette maudite bactérie pathogène dite la haine

Le vingt-unième siècle est mal parti. Depuis les événements du onze septembre, le monde est au bord d’une troisième guerre mondiale. Nous sommes tous conscients du début du vingtième siècle et les événement qui se sont découlé par la suite. J’espère que l’histoire ne se répétera pas. Les hostilités et les tensions qui montent d’une manière constante risque de basculer le le monde vers une veillée cauchemardesque. Que Dieu nous épargne de cela, Amine !

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05. oct.
2014
Naoumane Spirit
2

Le Grand Baïram ou la fête de la Tabaski

 

Autrement dit la fête des moutons, cette célébration qui prit racine à l’époque du Prophète Abraham, père des Messagers. Quand celui-ci avait reçu l’ordre, par preuve divine, d’immoler son propre fils Ismaël. Une épreuve si pénible et térébrante à sur monter. Or lors de l’intercession, ce dernier fut remplacer par un mouton. C’est en cette péripétie qu’à vu le jour ce culte commémoratif. Une liturgie grandiose qui fait partie des rituels du pèlerinage. De la sorte, la coutume veut qu’on égorge un mouton, une chèvre, un bœuf, chameau….

balladeegyptienne.blogspirit.com
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La Eid el Adha dite la fête de la Tabaski, se célèbre le neuvième jour du mois de pèlerinage, Dhou al-hijja, dernier mois du calendrier musulman. C’est la seconde fête officielle de la religion musulmane, après le Petit Baïram connue sous le nom de Eid el fitre. Celle qu’on célébré à la fin de mois du Ramadan.

 Mais quand tu es étrange dans un pays étranger. Tout se passe étrangement. Pourvu que ce ne soit pas tragique. Après la prière de l’Eid, tout le monde se ruent vers les boucheries pour accomplir le rite. Quant à nous autres, on se dépêche pour rentrer chez soi. Tout en ayant espoir qu’un voisin généreux vint taper à la porte et vous donne quelque grammes de viande. Mais cela ne se produit très souvent que dans nos rêves.

Allongé sur mon couchage, j’ouïs les bambins du quartier en train de fredonner une comptine toute la matinée. Ainsi une souvenance d’une vingtaine d’années auparavant refit surface . J’ai commencé donc à remémorer cette réminiscence jusqu’à m’endormir. Laissez-moi vous conter comment on célébrait le Grand Baïram à la comorienne.

Quand la viande passe aux casseroles, c’est la fête au village. Les enfant chantent et dansent. Un événement rémunérateur.Chez nous aux Comores, comme le non l’indique bien, «  au coin mort », tout est inaccoutumé. Et comme on n’ a point de bétail. On ne fait que tirer de nos maigres poulaillers, un coq, s’il en a, sinon une poule, hâve et émaciée jusqu’au dent. Oh ! Comme si les poules ont des dents hein ! Pour le sacrifice. La joie était immense dans la cour. On va manger de la « viande » !

A la veille du jour de l’Eid el Adha (Le Grand Baïram), on ne dormait pas. On veillait toute la nuit à coté des nos mamans qui travaillent dur pour les préparatifs de la fête. Elles changent le décor de la maison, repassent nos fringues et décrassent nos tongs. C’était l’allégresse qui empâtait nos cœurs et renflait nos ventre.

Dès l’aurore, nous prenions la douche avec de l’eau tiède et nous nous rendîmes à la mosquées pour attendre l’heure de la prière d’el Fajr (prière de l’aube). Dévorés de fatigue et de sommeil, après une nuit bleue, pour ne pas dire une nuit blanche. Nous sommes à bout d’énergie et on commençait donc à somnoler. Mais quand l’imam arrive, nous nous mîmes à lui passer le Salam! Après nous avoir répondu par bonté d’âme, le muezzin, lance l’appel à la prière d’el Fajr qui succède celle de l’Eid, deux heures plus tard. Ainsi commence une journée de réjouissance et de liesse.

mouvida.com
mouvida.com

A la sortie de la mosquée, frères et cousins, sœurs et cousines, nous faisions le tour du village. C’est le jour propice pour une visite familiale. Accompagnés des fois par nos pères, ou tontons, ou tout simplement par l’aîné de la maison, on commençait à rendre visite papys et mammys, paternels et maternels. Ensuite on passe chez tantes et tontons qui ont un toit. Puis on faisait un tour chez les voisins. Avec nos sachets bourrés de bonbons, de galettes et de madeleines, nous rentrons enfin chez nous.

Nous prenions le petit déjeuner à fond de train. Puis nous sortîmes dare-dare pour ne pas rater le premier film affiché à l’entrée de « la salle » mesquin du quartier. Dans la salle, les yeux rivés sur un petit écran à tube cathodique, c’était le brouhaha qui nous gouvernait. On ne supportait même pas quelques secondes de conversation. Tout ce qui nous animait, c’était de voir les acteurs passer en action. Le bruit des mitrailleuses, le boom d’une explosion et les sons onomatopéiques d’un coup de point.

Quand le soleil fut au zénith, on retournait à la maison pour déguster notre délicieux coq avec du riz. Après quoi nous nous rendions dans les places publiques pour participer ou assister aux activités ludiques et sportives jusqu’à ce que la nuit nous surprenne. On rentrait donc à la maison, exténué et harassé, jambes et pieds aplatis. On prend jute une douche et on dort comme des nouveaux-nés ! Ainsi passait la fête de mouton ou plutôt de poules en version comorienne. On était fier comme un coq mais pas celui qu’on immolait!

 

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01. sept.
2014
Naoumane Spirit
2

L’Afrique noire, sommes-nous damnés ou condamnés?

Sida, Malaria, guérilla, Choléra, Ebola and so on! Des maladies mangeuses d’homme déciment l’espèce humaine, depuis le ventre de sa maman et la poursuit tout au long de son séjour sur terre. L’Afrique, mon cher continent, si ce n’est pas les guerres, c’est les épidémies et les pandémies qui nous pourchassent de cette terre à jamais. Je me demande si c’est en raison de notre situation géographique ou c’est plutôt un problème d’ordre écologique. Je n’en sais pas trop. Peut être les doctes m’en diront plus.

faux plan mais vrai labo. ‹ › « vieuxvolcan.com
faux plan mais vrai labo. ‹ › «vieuxvolcan.com

Après un passé douloureusement tumultueux, l’orage suit son cours en Afrique noire. Comme si nous sommes naturellement des décombres à déblayer!
Depuis, avant et après les dites «indépendances», qui nous ont laissé qu’estropie et paralysie. Notre « médiocre » continent continue à faire fausse route. Faut-il attendre encore quelques siècles pour que nous nous mettons sur les rails?

Ari, les temps sont révolus. Oui c’est ce qu’on dit mais nous les Africains, pffff!!!! On préfère se plaindre que se battre. Nos pères fondateurs des indépendances nous ont laissé une feuille de route aussi nébuleuse qu’obscure. Et leurs successeurs ont spéculé sur cette atmosphère si nuageuse pour trépigner le peuple. Despotisme, régionalisme, népotisme et la liste me fatigue! Ainsi la haine prit ses racines et nous voici noyer dans les abîmes les plus effarants.

Malaria patients africacallingus.blogspot.com
Malaria patients
africacallingus.blogspot.com

Quand on parle des pays du tiers monde, on se réfère au continent noir et certains pays asiatiques. Cependant, ces derniers sortent du noyade peu à peu! Pendant que nous battons les records en bactéries pathogènes!

Tant d’épidémies que d’épiphyties font surface en Afrique noire. Pourvu que les épizooties nous épargnent pour le moment. Est-ce que c’est de notre faute? Et ben la réponse est OUI!!!

Oui en ce sens que nos attentions se focalisent en des choses futiles. tout le monde veut accéder au pouvoir pour remplir ses comptes dans les banques suisses! L’Afrique possède tout ce qui s’avère pactole pour redémarrer la machine économique. Mais la soif du pouvoir nous divise, au lieu de s’unir pour le bien de tous.

Le continent possède aussi des gisements de gaz naturel et de pétrole.
Le continent possède aussi des gisements de gaz naturel et de pétrole.

Oui en ce sens que nos «honorables» dirigeants ne font que battre le pavé, à Addis Abeba et ailleurs. Au lieu de suivre la voie royale.«A trop demander sa route, on finit par n’y voir goutte.» Hein!!

Oui en ce sens que dans nombre de pays de l’Afrique subsaharienne, l’Education laisse à désirer. Alors qu’on parle constamment des problèmes que connaissent l’Enseignement et la Santé, dans le continent noir. Plus l’Education passe au second plan. Et plus l’analphabétisme joue son rôle et en voici les conséquences. Selon moi, je ne vois qu’une seule issue. Miser nos pécules sur la voie éducative au préjudice de l’analphabétisme. Et nous verrons que toute semence de bonheur qu’un chef d’Etat, digne de ce nom, aura semé, germera et accroîtra dans des meilleures conditions. On pourra donc songer à une marche sur Jupiter!

Pour ériger un édifice, il faut un socle, un soubassement, un fondement. Jeunesse africaine, chômeurs et blogueurs, diplômés et engagés, intellos et mégalos, je sais que nous sommes nombreux dans les rues à vadrouiller à longueur des journées. Au lieu de bayer aux corneilles, unissons nos forces et combattons l’illettrisme. nous verrons donc que la prospérité vaincra sur la pauvreté!

Afrique, ma douce mère! Mère de l’humanité, mère de toute affection et de passion maternelle. Mère de toute violence outrance. Mère de la pauvreté mais aussi de la beauté. Mère de la couleur et de la douceur! Mère de la chaleur et de la fraîcheur. Mère de l’humidité et de l’humilité. Mère de misères et de guerres qui ne cessent guère!Tu as assez enduré tant de souvenirs amers. Quoique tu possèdes toutes saveurs sauveurs des matières premières! Les catastrophes de tout genre, frappent à ta porte car tu te montres fragile dans ton sol à couleur d’argile. Afrique, là où chantent tempérant et griot, il est donc grand temps que tu présentes tes adieux aux maux qui consomment ton énergie et consument ta beauté enviable et sans égale! Réveilles-toi Maman et montre-nous que tu n’es ni damnée, ni condamnée. Tu es juste blâmée de ta couardise et de ta servitude.

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23. juil.
2014
Naoumane Spirit
14

Gaza, l’extinction d’un peuple sans défense

Depuis que le monde est monde, la Palestine ne connaît que l’escalade de la violence. Une question qui fait honte à l’ONU! Cette partie du Moyen-Orient dite la Terre sainte est devenue éternellement un espace brumeux. Ce qui « empêche » peut-être, aux observateurs des Nations unies, ceux qui jouent le gendarme universel, de voir de plus près la virulence de l’hécatombe !

Raids israéliens sur la bande de Gaza Palestine. webdo.tn
Raids israéliens sur la bande de Gaza. Palestine.
webdo.tn

La mort s’invite quand il est grand temps! Mais ce qui se passe à Gaza est une autre chose! Durant plus de deux semaines seulement, on compte plus de six cent quarante victimes! Sans compter les blessés par millier. Et les Nations unies n’envisagent que des « pourparlers ». Question d’accorder encore du temps à l’État israélien d’en finir avec les orphelins et veuves, puisqu’il ne reste que ceux-là. Mon œil !

On dirait plutôt la « peste » et non la Palestine! Sinon l’État israélien n’aurait pas le droit « d’éradiquer ce fléau » avant que ce ne soit trop tard.

L’aviation israélienne pilonne avec sang froid la région de Gaza. Une pluie torrentielle de missiles s’abat donc sur le sol palestinien. C’est le déluge là-bas, le tonnerre gronde sans relâche. Et la fameuse Ligue arabe attend patiemment et paisiblement les ordres de leur « commandant » les Occidentaux pour ne rien faire par la suite !

L'aviation israélienne a lancé plusieurs frappes sur le sud ... lemonde.fr
L’aviation israélienne a lancé plusieurs frappes sur le Sud …
lemonde.fr

Or quand il s’agit de s’en prendre à un dit «tyran» comme Mouammar Kadhafi. Un état de crise est décrété immédiatement. Et nos «  Boss »  de la Ligue arabe, les pays du Golfe, s’arrangent du côté des Occidentaux pour combattre avec fierté celui-ci. Tout en prétendant que ce dernier opprime son peuple. Après, on ne laisse derrière que ruine et haine!

Qu’est-ce qu’ils sont «nombreux» ces Palestiniens pour qu’on les exécute quotidiennement. Depuis plus de quatre décennies, il ne se passe deux jours sans entendre qu’au moins un Palestinien a été tué et plusieurs autres blessés. Alors pour en finir avec, on passe en mode génocide! Mais ce terme est loin d’être évoqué! Bien que les raids israéliens n’épargnent personne, filles, femmes, enfants, vieux et vieilles!

Les blessures et les corps déchiquetés témoignent de la volonté ... ism-france.org
Les blessures et les corps déchiquetés témoignent de la volonté …
ism-france.org

Je me demande quand est-ce qu’on cessera d’abreuver le sol palestinien de sang de centaines d’innocents ! Certes, c’est une terre sèche, est assoiffée d’humidité. Mais cela n’est pas une raison qu’on la verse à boire, du sang encore et encore. Elle finira par en avoir marre, à force de la servir le même menu tous les jours!

Le dossier renfermant la question de la Palestine, une affaire qui fait mouche, est quasiment mis aux oubliettes. Tandis que des milliers et milliers des adolescents et adultes trépassent sur place et d’autres croupissent dans les prisons israéliennes. Et tristement celles-ci deviennent sans doute leur mouroir !

En effet cette question est une feuille de route tracée par les Occidentaux, en parfait accord avec le « monde arabe »! Genre chantage, rien de plus. Voilà pourquoi l’ONU a du mal à trancher pour stopper ce bain de sang!

Il se peut que «la première règle du journalisme c’est de dire la vérité et faire honte au diable!» Malheureusement, ce n’est pas le cas. Les médias occidentaux, comme ceux du Proche-Orient, déforment sciemment et constamment la réalité de ce qui s’y passe. Chacun diffuse les informations à sa guise. Ainsi on a diverses versions.

De même l’histoire qu’on nous a racontée et qu’on relate encore est loin d’être véridique!

Comment peut-on soutenir aussitôt une insurrection, pour ne pas dire une révolution, dans un tel ou tel pays, et négliger tout un peuple qui réclame sa liberté depuis une éternité ?

« Ne danse pas parce que la case de ton voisin a pris feu. Joue plutôt le rôle d’un sapeur-pompier et aide ton voisin à éteindre l’incendie. Car tu ignores quand est-ce que ton tour viendra. » dit un proverbe de chez nous.

Soyons honnêtes et impartiaux! Luttons contre la violence, l’oppression, où que nous soyons et quoi qu’il en soit. Prônons la paix, rien que la paix et on verra que l’amour prendra le devant!

 

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11. juil.
2014
Naoumane Spirit
4

Le mois de Ramadan, un mois pas comme les autres

Quand on parle de mois du Ramadan, on parle de quatrième pilier de l’Islam. Ce mois sacré est le mois de la piété, de tawba (repentir), d’invocations, de clémence, de rappel, enfin c’est le mois de rapprochement du croyant à son Seigneur.

Ce mois béni, censé nous remettre sur les rails, pour ceux et celles qui ont «déraillé». Ce mois exceptionnel qui devrait nous servir de bon exemple à une bonne conduite. Ce mois qui réveille le muslim (musulman) de son égarement…
Hélas, le mois de Ramadan est devenu, pour les uns, le mois de business, le mois de commerce et de recouvrement!

sosieté-marché, comme à l'accoutumée, le mois sacré de Ramadan...
sosieté-marché, comme à l’accoutumée, le mois sacré de Ramadan…

Au marché, comme au supermarché, ici comme aux Comores, fruits et légumes doublent voire même triplent les prix. Cependant le mois de Ramadan est un mois de consommation, les détaillants saisissent donc cette opportunité pour faire fortune. Ainsi les prix des produits de premier nécessité s’élèvent un peu plus haut que la Tour Eiffel. Et malheureusement cela devient communal que normal.

Ce mois sacré est aussi le mois de shopping ou plutôt de casting! Tellement les jeunes filles traînent devant les vitrines des magasins que ça donne l’impression qu’on assiste à un défilé de casting!

Pendant les premiers jours du mois sacral, les mosquées sont à foison. Filles et fillettes, garçons et garçonnets, jeunots et adultes s’y abondent! D’ores et déjà, on compte plus de dix jours depuis que le mois noble nous a passé le salam. Et tout ce beau monde s’est éclipsé. Il ne reste que papas et papys and mamans mammys. Et c’est pareil partout, tout comme chez nous d’ailleurs. Il faut attendre un vendredi comme aujourd’hui pour que les mosquées fourmillent de casaniers.

Le mois de Ramadan est un mois d’activités. Presque toutes les rues et ruelles sont animées, agrémentées. Et sur les shibbek (fenêtre en arabe) aux balcons, on voit bellement briller de  sortes de petites lampes typiquement arabes. Et partout l’ambiance est au rendez-vous!

Ramadan Prep by Wesam  Kerayem.fr muslimvillage.com
Ramadan Prep by Wesam Kerayem.fr muslimvillage.com

Nos coeurs sont remplis d’amour et de bonhomie! On s’entraide mutuellement. La compassion prend le devant.Dans la soirée, c’est l’heure de rassemblement en famille. Selon la coutume en vigueur dans certains pays comme le nôtre, on a le plaisir d’inviter les amis, les collègues pour prendre ensemble le Iftar (repas qu’on prend pour rompre le jeûne ou tout simplement le petit déjeuner).

Si le dicton nous apprend que dans la nuit tous les chats sont gris. Et ben! Je vous dis donc que pendant le mois de Ramadan, c’est l’inverse, certains musulmans deviennent gris dans la journée! Ils changent de fringues du matin au soir.
Je me demande si Allah n’existe que pendant le mois de Ramadan!!!!

Par ailleurs, le monde contemporain se veut moderniste et démocratique! On assiste alors à des réclamations irrévérencieuses et fatales à l’égard des institutions religieuses. Moult jeunes d’aujourd’hui, sevrés et tentés de tout, demandent beaucoup trop. Pour se faire, ils s’appuient sur la dite liberté «individuelle», pour se permettre de tout faire.

On voit aujourd’hui des jeunes «musulmans», pour ne pas dire «croyants» qui s’insurgent contre les institutions islamique et veulent manger et boire en toute liberté pendant les heures de jeûne.

Ne serait-ce pas la même demande en parlant des mariages homo? Je n’ai pas lu tous les livres célestes. Je ne suis ni imaman ni vicaire et encore moins un sainteté. Mais j’ai la conviction que ni dans la Torah, ni dans la Bible, ni dans le Coran, l’homosexualité n’a été légitimé!

Mais comme la tentation nous dépasse largement. On veut ari briser les «tabous». On commence par banaliser petit à petits certains pratiques blasphématoires et impies. Puis on légitime ce qui est prohibé par la morale pour ne pas évoquer le terme religion!

A la manière dont on évolue, je crains que d’ici le lendemain, il y en aura ceux qui demanderont audacieusement en mariage à leurs propres sœur! On a déjà vécu le scandale au Zimbabwe. Quand une mère voulait épouser son propre fils, père de son enfant. Ce qui est déjà un début!!!

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11. juin
2014
Naoumane Spirit
7

La réalité des grandes villes

A Tsembehou, une « bourgade » qui se veut ari «ville», je m’étais convaincu que je vivais à Boston ou plutôt à Manhattan ! J’ai quand même droit à une rêvasserie non hihihihihihi !

lower Manhattan- nyc-architecture.com
lower Manhattan- nyc-architecture.com

Loin des dites agglomérations, au fin fond de toute « modernité ». Dans cette région de la cuvette, au coeur de l’île d’Anjouan, délimitée par des montagnes plus hautes que ces immeubles qui m’entourent et me contournent. Je me sentais en sécurité. J’étais un gamin comblé de joie.

Là-bas, ce n’est pas «la belle vie» mais plutôt la belle vue ! Coupure permanente d’électricité. Et quand la nuit tombe, la fumée des lampions nous brûle les yeux. Alors on se frotte jusqu’à s’endormir. Ainsi on a toutes et tous les yeux marron !
Pour moi, le monde se limitait autour de ces milima (montagnes). Et c’était pour moi la belle vie ! En dehors de toute ari réalité urbaine.
De mon départ à Moroni, pour la première fois, d’emblée je fus ahuri par une réalité choquante et froissante. Face à la conduite de certaines personnes. Médisance, délation, insinuation, diffamation et j’en passe!! Mais surtout ce qui m’a beaucoup commotionné, c’est la flouterie de ceux qui se prennent pour des « diplomates », mon œil !
Comment des personnes « dignes de Foi » peuvent se comporter ainsi ?
Tant pis! Ailleurs je verrai mieux, dis-je naïvement!
Des mois ont passé, j’ai pris donc Air Yemenia, cet airbus que les Comoriens nomment ari «cercueil volant ». Suite à un crash, au large de la grande comore, faisant cent cinquante-deux victimes, en 2009.
Heureusement que nous autres, on est arrivé au Caire, indemne, Dieu merci !
A la sortie de l’aéroport, surpris de ces véhicules qui roulent de tous les sens, coup de frein furieux, klaxon par-ci par-là. Sidéré de ce vacarme effrayant, mon cœur battait la chamade !
Ahlan wasahala fi Masr ya Akhi, « bienvenue en Egypte frère! » Dit mon frère, venu m’accueillir à l’aéroport avec un ami. Sous l’emprise de cette évidence cinglante. Je répondis : « Merci frère! » Mais dis-moi, comment faites-vous pour supporter ce baroufle?
Affichant un air souriant, il me répondit : « Tu n’es plus à Tsembehou frangin où tu peux siester au beau milieu de la route sans qu’une motocyclette te réveille. Ici, tu es en Egypte. Et ce n’est pas l’Egypte antique, celle dont on nous a parlée à l’école. C’est l’Egypte moderne, tu vas donc apprendre tant de choses ici. » Et quand je dis ici, c’est ici, dans les rues, au marché, à la mosquée, tout comme à la fac ! Ajoute-il.
A l’arrivée à Dar el- Malak, un quartier populaire cairote, je suis abêti par le gémissement des chevaux des vendeurs ambulants. Mais aussi de la façon dont les gens devisent dans les rues. Enfin on ne fait que « brailler ». Quand la nuit tombe c’est le théâtre de toute sorte d’activités citadines. On dirait le carrefour des dealeurs, du coup les agressions paraissent coutumières.
On apprend bien des choses en ville, aussi bonnes que mauvaises. Mais celui qui sait faire le tri, en profite tant.
Mon séjour au Caire a fait de moi un Candide voltairien. J’ai débarqué à Alexandrie, par espoir de passer de Candide à un Fréderic Moreau ou plutôt à un Eugène de Rastignac. Tristement, je suis devenu « Huron », L’Ingénu !
Récemment, lors de la formation Mondoblog à Abidjan, cette ville à vocation européenne, j’ai eu la chance de fouler le sol de mes aïeux. A Grand-Bassam, notamment à l’hôtel Tereso, là où nous, Mondoblogueurs et Mondoblogueuses, avions déposé nos bardas, la réalité était plutôt culturelle, factuelle qu’intellectuelle!

Venant de différents horizons, on était comme des frères et sœurs! Durant ce stage d’apprentissage et de partage, j’ai appris la saveur et l’appétit des villes lointaines. Cependant, j’aperçois Grand-Bassam, tout comme Abidjan, comme ville cosmopolite, une ville beaucoup plus ouverte!

Nonobstant, cela n’exclue pas les tics des grandes villes, à savoir, l’arrivisme, matérialisme, chauvinisme et la liste est longue. En ville, il n y a pas de place pour les «mauviettes ». Sinon ils ne seront que des miettes.
Moi, « Huron« , je crois sur parole tout ce qu’on me ragote. Je fais confiance à tout le monde, quoiqu’on me déçoive! Ari, je ne crois pas au mensonge.

 

Face à l’adversité urbaine, tout le monde se montre méfiant.
Auparavant, je pensais que la ville était mère d’entraide, de fraternité et de mutation! Une fois sur place, la réalité m’échappe. Je ne vois que des gangs, des aigrefins et surtout plein de filous. La ville n’est qu’un monstre froid qui nous métamorphose de gentleman en crazy man. Et la vérité est que les grandes villes sont dépourvues de solidarité. Pour y vivre, il faut avoir un cœur de pierre. La solidarité n’a pas de place. « Chacun pour soit Dieu pour tous. »
Toutefois, ici, la disgrâce m’a appris que «la vie est un engagement à vie. Sinon c’est elle qui nous engage en vain!» Vivre en ville, c’est donc se jeter dans une curée sans faille ni repu.

 

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01. juin
2014
Naoumane Spirit
0

Au-delà des frontières physiques !

L’Homme avec son ego, son attitude à voir autrement les choses, ses tendances à dominer son semblable. L’Homme cherche davantage des « pouvoirs surnaturels» et des moyens surhumains afin de prendre le devant de la scène.

Lors d'un meeting en 1935
Adolf Hitler lors d’un meeting en 1935, Tufan/SIPA

Venu au monde, tout nu, tout rabougri et tout vierge, l’Homme grandit tout en s’appropriant  des  caractères sanguinaires et monstrueux, comme le cas d’Adolf Hitler ! Selon l’époque, le rang social, l’entourage et l’éducation qu’il a reçue.

Il devient aussi pacifiste et tolérant,  comme Nelson Mandela, selon les mêmes causes. Comme le montrent les mots sages de J.J.Rousseau, ari : «l’Homme est né bon mais c’est la société qui le corrompt.» Dans un cas comme dans un autre, l’intelligence n’y  est pour rien! Car, selon moi, monstre ou généreux, l’Etre humain use toujours de son intelligence pour arriver à ses fins.

Nelson Mandela - Photo MICHEL CLEMENT
Nelson Mandela – Photo MICHEL CLEMENT

Revenons donc au sujet qui me tracasse la tête depuis peu.  Dans mon enfance, je pensais qu’il n y a que les limites physiques qui peuvent  faire brandon de discorde et engendrer des grabuges au sein des familles, entre communautés ou entre nations. Chez nous par exemple, vous trouverez cela peut-être futile pourtant c’est la réalité, comme nous sommes insulaires, un centimètre de terre vaut de  «l’or»! Et comme on en a que des parcelles pour cultiver les céréales, dans les régions rurales, ou pour bâtir, dans les régions urbaines, donc  le moindre élargissement ou prolongement de quelques centimètres peut provoquer des bagarres éternelles. Maintenant que j’ai «grandi», je trouve cela puéril. Vu que loin de ces confins, de ces extrémités, il y a d’autres limites, d’autres bornes spirituelles que l’Homme s’est créées. Et ces dernières limites ont fait couler et continuent à faire couler beaucoup de sang, de salive que d’encre!

              1.  La Religion

Depuis que le monde est monde, la question de la religion cause des pertes abyssales dans l’histoire de l’humanité. Et malheureusement on ne fait que recourir à la violence ari pour «trouver» une réponse à ce fléau qui ronge en grande quantité l’espèce humaine et son milieu environnant. Nous nous haïssons, nous nous abhorrons et nous exterminons, tout simplement parce que nous pratiquons des religions différentes. Quelle infamie ! Quelle vilenie ! Néanmoins dans les trois religions monothéistes, on nous dit ari «nous sommes toutes et tous filles et fils d’Adam et Eve», ce qui fait que nous sommes des frères et sœurs.

Si on nous  dit donc «frères et sœurs», pourquoi  alors il y a tant de mépris que de passion? Pourquoi tant de haine que d’amour ? Pourquoi tant d’inimitiés que de sympathie ? Pourquoi, pourquoi et pourquoi ???

Combien de personnes ont péri dans des guerres dites saintes, avant les croisades, pendant les croisades et après les croisades. Regarde ce qui se passe actuellement en Centre-Afrique, au Burma, en terre sainte… Malheureusement mes piètres questions restent rhétoriques.

C’est non seulement la diversité des religions qui déclenche les guerres saintes. Mais au sein d’une même religion, la question de sectes vide, à son tour, l’homme de son liquide rougeâtre indispensable à la vie.  Et cela a vue le jour il y a fort longtemps.  La Fronde qui a eu lieu en France, par exemple en bon milieu du dix – septième siècle. La guerre quotidienne en Irak, entre Chiites et Suintes qui fait rage. En Egypte, la traque des dits ari «islamistes, les Frères musulmans»…..

Lynchage en Centrafrique - cameroonvoice.com
Lynchage en Centrafrique – cameroonvoice.com

Faut-il croire que l’Homme pourrait mettre un terme à ce carnage ? Je n’y pense pas! Toutefois je dis ari «I have dream»

         2.  Le Racisme

Une autre frontière qui fait de nous, hommes de couleur, ari «victime» de tout et de rien! Depuis notre venue au monde, nous sommes terrorisés, humiliés, marginalisés… tout simplement parce que nous portons un «autre tissu» !!!

Il faut ajouter que Montesquieu,   dans De l’esclavage des nègre, eût raison de dire ceci, Ari : «Si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais : Les peuples d’Europe ayant exterminé ceux de l’Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l’Afrique, pour s’en servir à défricher tant de terres. Le sucre serait trop cher, si l’on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves. Ceux dont il s’agit sont noirs depuis les pieds jusqu’à la tête; et ils ont le nez si écrasé qu’il est presque impossible de les plaindre. On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir. Il est si naturel de penser que c’est la couleur qui constitue l’essence de l’humanité, que les peuples d’Asie, qui font des eunuques, privent toujours les noirs du rapport qu’ils ont avec nous d’une façon plus marquée. On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui, chez les Egyptiens, les meilleurs philosophes du monde, étaient d’une si grande conséquence, qu’ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.
Une preuve que les nègres n’ont pas le sens commun, c’est qu’ils font plus de cas d’un collier de verre que de l’or, qui, chez des nations policées, est d’une si grande conséquence.
Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes; parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.
De petits esprits exagèrent trop l’injustice que l’on fait aux Africains. Car, si elle était telle qu’ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d’Europe, qui font entre eux tant de conventions inutiles, d’en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié ?»

Montesquieu, De l’Esprit des Lois, livre XV, chapitre V [1]. 

 

Pourquoi dans un jardin on ne plante pas les mêmes fleurs ? Pourquoi pour qu’il ait vingt  – quatre heures, il faut douze heures diurnes plus douze heures nocturnes ? Pourquoi on porte toujours des lunettes, genre noires, quand on skie ???

Bref, pour qu’il ait harmonie de couleur  sur une toile ou un autre objet d’art, on a toujours recourt à certaines couleurs, voire même des écrits. Je ne parle pas ainsi pour susciter l’esprit de vengeance, mais plutôt pour prouver que nous autres, nous sommes des Etres humains comme les autres. Et qu’il ait en nous une tolérance et une bonhomie beaucoup plus épanoui ! Martin Luther King   et Tata Mandiba (Nelson Mandela) nous ont montré le bon exemple! Sinon la colonisation, l’esclavage et le commerce triangulaire ont eu tort d’avoir eu lieu!

Il y a cinquante ans, Ihave dream - Jacques-lecomte.fr
Il y a cinquante ans, Ihave dream – Jacques-lecomte.fr

Pour afficher un agréable sourire, il faudrait avoir un visage «ébène» et des dents toutes blanches hihihihihi !

Par ailleurs, le racisme ne se limite pas entre «Black» et «Blanc», mais il étend sa haine et ses bornes entre Asiatique et Européen, entre Arabe et Européen ou Américain!!

Aura-t-il un jour où l’Homme dépassera cette idée fixe ??? Je n’y pense pas !!! Toutefois je dis ari «I have dream»

             3. L’inégalité homme/femme

Machisme, misogynie, phallocratie, sexisme, pour ne citer que cela !

En dépit des efforts déployés par plusieurs organismes qui œuvrent contre «l’inégalité de sexe» on a toujours du mal à accepter la femme comme notre «équivalence». Tant de poste lui sont privés quoique quelques pays soient gouvernés par des femmes. Dans beaucoup d’autres, la femme reste en marge de toute activité culturelle ou politique. Par conséquent, celles qui se montrent dissidentes, subissent des graves peines. D’autres meurent en se rebellant contre certaines exigences qu’on leur impose. Comme le mariage précoce et /ou forcé.

https://www.youtube.com/watch?v=RaA06ervFRg

Dans de nombreux pays africains et asiatiques, par exemple, la femme est conçue comme «machine» à faire des enfants, à assurer le ménage et surtout à rester au foyer. Et ce qui est partial dans tout cela est qu’on ôte aux jeunes filles le droit de les inscrire à l’école. Ce qui est une catastrophe!!

D’autres limites se tissent au sein de la société et brisent tellement de cœurs. Les différences entre les classes sociales, les conflits ethniques, les complexes d’infériorité et de supériorité entre villageois et citadins……

Faut-il rêver qu’un jour l’Homme parvienne à transcender ces bornes? Je n’y pense pas! Toutefois je dis ari «I have dream» !

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28. mars
2014
Naoumane Spirit
8

Enfant de la rue, fils de la misère !

La rue qui m’a enfanté deviendra sûrement ma tombe. Mais avant de vous parler de ma rue, de ses contours et de ses impasses,  laissez-moi rendre hommage à la femme dont on a récemment commémoré la Journée.  Mondialement, on vient de fêter ari la Journée internationale de la Femme. Cette femme source d’humanité ! Source d’humanisme. Une journée qui, selon moi, devrait faire l’unanimité au sein des hommes. Une journée qui vaut autant que la célébration des fêtes des Indépendances. Ces belles et sacrées créatures , matrice de la vie et du vivant, sans elles, l’humanité serait close men zamaan(depuis très longtemps). Malheureusement, cette journée pas comme les autres n’a jamais eu le mérite qui la sied.  Notamment dans les pays en proie aux guerres, à toutes sortes de maladies rongeuses de vie, à toutes sortes de corruption. Ceux-là mêmes où les droits de la femme sont réduits à néant. Ces pays dits ari «Tiers-monde»! Bon sang ! je dirais plutôt les pays du cratère-monde ! Vu que dans ces pays, rien ne progresse, rien n’avance, rien n’évolue au bon sens du terme. Enfin, tout glisse au fond d’un cratère.

Volcan en éruption (c)gentside.com/
Volcan en éruption (c)gentside.com/

 

Et en savons-nous tous la suite. L’éruption et les maux qui en découlent. Voilà pourquoi tout va à l’envers du développement dans nos pauvres pays. Pour nous encourager à continuer ainsi, on essaie donc d’atténuer le sens du terme, ari, «pays en voie de développement ». Oui, on espère bien que nos pays soient sur la bonne avenue pour le développement, bien que nos dirigeants, eux, préfèrent qu’on reste dans la cloison de la misère. Laquelle misère source de leurs pactoles.

Revenons donc au sujet de cet écriteau. Ari, les enfants de la rue. Mais d’où sort cette attribution! Quel génie a eu ce «beau titre» ! Je ne sais pas !!! Et comme je n’en sais rien, je ne sais quoi dire !

Ces âmes pleines de vie, que de vue ! Ces mômes victimes de leur présente vie, victime de leur sort, mais aussi victimes de leur avenir, vivent et meurent dans les rues sans que quiconque se soucie d’eux ! Mais d’où ils viennent ? Et pourquoi se retrouvent-ils dans les rues ?

https://geopolis.francetvinfo.fr/
© AFP PHOTO / MOUSSA SOW

Moi, fils de la rue, fils de la  misère ! La rue qui m’a enfantée deviendra sûrement ma tombe.

J’habite l’Afrique noire continentale. J’ignore de quel pays suis-je originaire. Comme je suis analphabète, tout ce que je sais c’est que je suis Africain. Je n’ai ni nom ni prénom. Je me trouve dans la rue depuis l’aube de ma naissance. De père inconnu et de mère méconnue !!! Pendant la journée,  je traîne par-ci par-là, sur les routes désertiques de je ne sais où , tout en espérant qu’une occasion se présente pour dérober le porte-monnaie ou le sac d’un (e) passant (e). J’ai grandi dans cette immense misère qui fait de moi un vrai «bandit». Je rôde les nuits dans l’ espoir de trouver de quoi manger.

© AFP PHOTO/MACKSON WASUMUNU
© AFP PHOTO/MACKSON WASUMUNU

Un «bon jour», je me suis fait enrôler par un chef rebelle. Dans un camp de disgrâce, entouré de bande de racailles, je suis fier de moi-même. Quel que soit l’âge que j’aie, j’obéis aux ordres du «Boss» comme un larbin. Je sniffe, puis je prends mon kalachnikov. Je pille, je tue, je viole…  avec sang-froid. Et rien ne peut m’arrêter quoique je triomphe !

Je crois que c’est de ces exactions que je suis venu au monde. Alors la rue qui m’a enfantée deviendra sûrement ma tombe.

Et toi mon  congénère de l’Afrique maghrébine, que fais-tu d’extraordinaire ?

Moi, enfant de la rue, fils de la misère !

On me nomme «baltagui», à cause de mes actes et desseins, scélérat, voyou, filou…  Appelez-moi comme vous voulez. Tant que cela n’avilit pas mon honneur , je n’ai cure de vos appellations. J’ai grandi dans les rues polluées du Caire. Sous la chaleur estivale ardente, je m’assois par terre et j’essaie d’apitoyer les passants. Sinon je quémande des sous. Quand la nuit tombe, sous la lumière sombre des lampadaires, un chant monte des ruelles de mon cœur et je me mets à danser au rythme de la faim. Ainsi, je deviens une bête de foire pour les badauds. Les quelques sous qu’on me jette comme on jette un os de mille ans à un chien errant me rendent vulnérable. J’achète du shit avec et je me défonce et me shoote davantage. Souvent, je deviens dealer de marijuana. Je viole moi aussi et je tue si les circonstances l’exigent. Mais avec du sang chaud vu que j’habite le Sahara ! C’est ce que vous autres dites ari «dommages collatéraux» , non ?

Cairo- Egypte (c) ikonal.com
Cairo- Egypte (c) ikonal.com

En hiver, je parcours le long de la corniche d’Alexandrie. Pendant qu’il fait jour, pour peu qu’il fasse froid et dans l’espoir de trouver un tunnel pour m’abriter. Mais hélas  le  parcours est à jamais bredouille. Heureusement que dans les poubelles je trouve de quoi mangeotter. Et quand vient la nuit, les éclats noirs des pétards de certaines festivités, les klaxons et les coups de frein brutaux ne me laissent pas me délasser. Je me lève donc et je poursuis la chasse !

Et toi mon homologue insulaire, de quoi endures-tu de plus ?

Moi, enfant de la rue, fils de la  misère ! La rue qui m’a enfantée deviendra sûrement ma tombe.

Moi on m’appelle, Ari des îles. Ce n’est pas le «ari» rengaine, qui veut dire «il paraît que/ il se peut que». C’est plutôt M. Ari en personne. Ce «fils des îles de la Lune» qui vit avec un espoir languissant, quoiqu’il a un «toit» et des parents. J’erre sur les rues d’Anjouan à la recherche d’une bricole qui n’existe pas. Je pars ensuite «clandestinement» à Mayotte,  dans l’espoir d’avoir «la nationalité de l’immortalité», mais là-bas ce sont les menottes qui m’accueillent «amicalement», comme si je venais de cambrioler une banque. Me trouvant à la case départ comme Fabrice Eboué et Tomas Ngijol, embarrassé et décontenancé, je perds tout espoir. Je pars donc à la Grande Comore pour aller tenter ma chance dans les «towa wurengué», business ambulatoire. Vente à la criée de nos misères à des plus misérables que nous.

Case départ avec Fabrice Eboue et Thomas Ngijol
Case départ avec Fabrice Eboue et Thomas Ngijol

Dans les rues et ruelles de Moroni, notre «muette» capitale. Et là-bas, M. Ari, un sachet à l’épaule, cinq à six objets à la main. J’arpente de long en large notre chère Capitale comme un vadrouillard. A la tombée de la nuit, harassé et épuisé, je rentre rejoindre mes kif-kif pour passer la nuit. Plus de six personnes dans un studio, en tôle, de trois mètres carrés environ. Et vous savez quoi ? Chez nous, dans les poubelles, vous ne trouvez que dalle! Heureusement qu’il n’y a pas mal d’arbres fruitiers presque partout dans les rues, dans l’ensemble de l’archipel. Ainsi lors de la saison de mangues par exemple. Je m’en régale avec parcimonie avant de descendre dans la rue.

Marchand ambulant aux Comores - (c) news-comores.skyrock.com
Marchand ambulant aux Comores (c) news-comores.skyrock.com

Il  y a un dicton de chez nous qui dit ari : «Mwana nussu ya mali», qui peut se traduire ainsi «un fils est une moitié de richesse ou tout simplement un fils est source de richesse» Un dicton qui me semble universel dans le sol africain. Non seulement dans l’Afrique subsaharienne, mais aussi dans l’Afrique maghrébine. Car là où je me trouve, sans qu’on me le dise, se confirme pratiquement l’application de cet aphorisme comme formule de mathématique.Vu que ce sont les familles piteuses et miteuses qui sont les usagers de cette formule «magique». J’ignore si c’est part mégarde ou plutôt par volonté qu’elles appliquent cela ou non.

Moi, enfant de la rue, fils de la misère ! La rue qui m’a enfantée deviendra sûrement ma tombe.

Dépourvu d’instruction, d’affection parentale et par manque d’éducation, nous enfants des rues, pleins d’énergie, censés être source de retombées économiques, censés être membres actifs de leur famille comme le concevaient, d’ailleurs, leurs parents, nous devenons source de maux pour nos familles respectives. Nous devenons les ennemis de nos propres pays ou des pays où nous habitons.

Conséquence : délinquance juvénile, banditisme, vandalisme,etc. Puis mort prématurée de leurs parents due au destin scandaleux de leurs fils. Tout comme ces derniers qui trépassent, à leur tour, si tôt, à cause de nombreuses addictions, drogue, alcool…  ainsi de suite.

Beaucoup de facteurs contribuent à ce fléau qui ronge à petit feu les sociétés des pays du «Tiers-monde». Comme les guerres par exemple, cette catastrophe culturelle présente activement en Afrique depuis la nuit des Indépendances. Filles et femmes  subissent constamment d’épouvantables viols et furent engrossées lors des combats sans compter les divorces. Tout cela expose bon nombre d’enfants à la merci de la rue. Errance, incroyance, méfiance et souffrance animent les cœurs de ces pauvres gens.

Enfant de la rue, fils de la misère ! La rue qui m’a enfantée deviendra sûrement ma tombe.

De la mendicité dont je vis, alors que vous vivez dans l’aisance !

Par terre, dehors,  où je dors, bien que vous dormez dans une couette bien faite !

A la poubelle, où  je mange, tandis que vous vous goinfrez sur la table avec la famille au fin fond du salon!

De l’eau polluée que je bois, pendant que vous buvez de l’eau potable et des boissons énergétiques !

Qu’en dites-vous fameuses ONG comme OMS et PNUD ? Et si vous construisiez des écoles et des dispensaires pour ces pauvres enfants ?  Quel serait leur devenir ?

Au lieu de venir en aide quand le mal ravage tout sur son passage. Savez-vous que les trois quarts des aides que vous destinez à ceux et celles qui en ont besoin s’envolent dans les airs !!!

Savez-vous que c’est la misère et la brutalité que connaissent ces pauvres gens qui les poussent à former les gangs, les rébellions et autres groupuscules du même acabit. Alors si vraiment  vous voulez stopper les génocides, les guerres civiles. Si vous voulez mettre fin aux viols, aux crimes abominables ainsi que toutes sortes de barbarie sen Afrique comme ailleurs, pensez aux sorts de ces enfançons.

Ari : « Mieux vaut prévenir que guérir », dit le proverbe ! Et debout, poing levé en l’air, je vous dis haut et fort que cette rue dans laquelle vous m’avez enfantée ne deviendra jamais ma tombe.

 

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26. févr.
2014
Naoumane Spirit
9

Lettre d’un infidèle à sa prétendante

Un pétale de rose

Un autre pétale de rose

Un troisième pétale de rose

Et ainsi se fane mon cœur

Comme tombe le sable

Dans le sablier

Une rose (c)https://jardin-blog.com
Une rose (c)https://jardin-blog.com

 

Très chère élue de mon cœur !

Imagine un être humain enfermé dans un lieu sans oxygène. Imagine-toi sans oxygène. Ici où je survis tu es mon oxygène. J’espère que toi aussi tu respires à l’autre côté de la planète. J’espère aussi que belle-mère et beau-père se portent bien. Quant à moi, je ne saurais me sentir mieux qu’après t’avoir faite cet aveu amer. Une mer de ressentiments se déverse sur mon cœur en proie à l’amertume. Ari qui s’excuse s’accuse. Et j’avoue d’ores et déjà que je mérite le bucher puisque la grandeur de mes péchés les  rend inexpiables. Par ailleurs, devant l’échafaud des regrets où je me tiens debout mais vacillant, je formule le vœu que tu m’accordes le pardon un jour. Sache qu’ici les obstacles m’ont affaibli, m’ont abruti. En plus d’avoir des cheveux blancs, j’ai le cœur tout le temps en émoi à tel point que la magie de la cécité de Ray Charles ne me fait plus aucun effet. M’pedzi ma m’pedzi, sache qu’ici rien n’est facile ; heureusement que  la paix est guerrière , sinon les guerres civiles auraient eu raison d’elle. Ici des fois la faim me fait sortir loin de la tanière de la joie de vivre, et je n’ai que mes larmes pour casser la croûte. Heureusement que tu existes, que je te respire, que le projet de faire ma vie avec toi, auprès de toi,  me pousse à espérer.  En effet, rien n’est facile quand on est un pauvre étudiant dans un pays étranger.

Le soleil se couche. Je vois des étoiles poindre dans le ciel. Sais-tu toi que j’aime que le ciel est le même partout dans le monde. Et heureusement que ce soit ainsi !  Sinon, je me sentirais encore plus seul, si seul. Oui, le ciel la nuit nous  rapproche. S’il y a des mots pour dire « je t’aime ». Il y a sûrement des mots pour dire « pardonne-moi ». Et s’il y a aussi des mots pour dire  « moi non plus ». Donc sûrement il y a aussi  des mots pour dire « je te pardonne ».

Promise, ma promise.  Il me serait injuste d’écrire à la première Lady monde, sur ma liste bien entendu, qui n’est autre que ma maman,  pour lui faire l’inventaire de l’année qui vient de s’écouler et ne pas aussi écrire à celle qui la succède, à savoir toi. Je sais que tu m’aimes et que tu m’aimeras toujours. Et je sais aussi que tu vas me pardonner parce que tu es unique dans ton genre. Tu as reçu l’éducation qu’il faut pour pardonner un cœur égaré. Tu es  une fille qui sait bien faire des choix même dans les moments les plus critiques. Tu arrives toujours à faire le bon choix malgré tout. Te souviens-tu de Jackito avec son tube Je l’Aime à Mourir. En fait, je suis devenu comme ce petit morveux. Je me surprends à parler de moi à la troisième personne du singulier. Oui, à soliloquer, tu te rends compte ? Des fois je m’adonne à des sérénades devant des immeubles. Une fois c’était devant le commissariat de police. Les policiers sont venus me déloger après que j’ai fait le moonwalk. Et tout ça je le fait inconsciemment. Pauvre de moi ! J’espère que ce n’est pas l’amour que je porte pour toi qui me rends taré comme Hamlet. Bref ! Ce n’est pas de cela dont je voulais te parler. Rassure-toi, ton Naoumane n’a pas encore perdu les pédales.

Promise, ma promise. J’ai fait des choses et je continue à faire des choses qui ne sont pas faciles à dire. Et comme je ne suis pas un Joachim Du Belley qui se plaignait par des vers, je ne sais pas comment procéder. Cependant je vais tout de même me plaindre à travers ces lignes. Je sais très bien que tu vas me comprendre après que t’auras lâché quelques ruisseaux. Puisque vous les filles c’est devenue une culture chez vous d’arroser vos fronts quand il est question d’émotion ou de compassion!

Dulcinée, ma dulcinée.  La solitude est une sorte de haillon que tu portes malgré toi. Tu l’enfiles tout en  attendant qu’une occasion se présente pour t’en débarrasser si vite que possible. Après avoir tenu le coup, durant plus de quatre ans, la tentation m’a tendu la main et je l’ai suivie à l’aveuglette. Ce n’est pas La tentation de saint Antoine de Gustave Flaubert mais plutôt du Grave flou-man! Pour ne pas dire Le Grave Naoumane!

Dulcinée, ma dulcinée. Je suis devenu le pire des «infidèles» sur terre. Un «chasseur de prime», ou plutôt un chasseur de la déprime, je crois. Puisque c’est surtout celle-là que je ramasse, de la dépression permanente. Je drague tout ce qui bouge. La solitude, l’outrage et le poids des études m’ont rendu un peu Casanova. Un peu j’ai dit. Ari, je tombe «amoureux» de n’importe qui et n’importe quand. Bien-aimée, si je dis «n’importe qui», c’est de filles dont je parle et non de gars. N’aie pas l’idée que je suis devenu un gay. NON, pas du tout. Pas à ce point, non ! Je sais quand même tenir «mon mal en patience». Bien que je t’ai trompée une fois, mais je te promets que cela ne se reproduira plus.  Je te jure et s’il te plait, ne me dis pas ari «Qui a bu boira.». Avec le temps, je me suis rendu compte que c’est un proverbe menteur.

Petit cœur, mon petit cœur. Rassure-toi que je parle de toi bien-aimée, mais pas de Petit-cœur du manga Dragon Ball Z.  Petit cœur, tout a commencé par internet, notamment par le biais de ce dit ari Facebook. Ce réseau social que je ne saurais ni maudire ni bénir. Dans un Mandara, un quartier populaire d’Alexandrie, cerné par le bruit des toc-tocs. Dehors. Sur le balcon. Au rythme des cris  des vendeurs ambulants de «foul», de la fève et du gaz qui te bouille le ventre. J’essayais de me reposer un peu, et hop! Les mégaphones d’autres vendeurs de je ne sais pas quoi m’ont fait sortir de mon sommeil. Ainsi,  je me suis décidé à passer mon temps devant l’écran de l’ordinateur de mon colocataire avec la promesse de draguer tous mes amis facebook affichant des profils féminins . Et à force de dire Ari « je t’aime bb » à toutes les  filles qui me passent un «coucou» en ligne, j’ai fini par me faire avoir à plusieurs reprises. En fait, je suis  tombé très souvent sur des garçons qui se faisaient passer pour des filles afin de jouer avec les sentiments des autres.

Rue de Mandara tout près du marché
Rue de Mandara tout près du marché

Petit cœur, mon petit cœur.  Je sais que tu n’es pas comme «les filles d’aujourd’hui» qui courent de gars en gars. Pas pour se stationner mais plutôt pour faire une comparaison et remplir leurs listes d’amants et vanter leur palmarès. Je eu énormément de la chance d’avoir une fleur pareille, qui sent le parfum pendant la journée et le jasmin pendant la nuit. J’ai eu tellement de  chance d’avoir croisé celle qui sait attendre peu importe la saison qu’il fasse. Que ce soit du kussi ou du chikazi-kazi, elle est toujours là sous la pluie comme sous le soleil, à attendre celui qui passe de Naoumane le Gentleman à «Naoumane le grave».

Beauté, ma beauté.  Je sais ari «wulindra wu hodza na roho wukodza. Bé, ari, assu biri kajutsu!» dit le proverbe comorien, qui peut se traduire littéralement comme suit : «L’attente fait souffrir. Mais celui/celle qui sait patienter ne regrette point.» Alors sois patiente comme tu l’as toujours été. Je ne veux pas abuser de ta fidélité mais sache que si  je traine par ici comme la Bohème de Rimbaud, c’est pour t’ «assurer» un avenir certain. Comme tu le sais bien qu’il n y a rien qui tient  debout là-bas au bled! Seul le chômage, l’ennui et la médisance qui assurent la permanence et le bon accueil de la majorité de jeunes diplômés. C’est pour cette raison que je tiens à aller un peu plus loin dans les études malgré le mauvais coup du destin qui ne cesse de faire pleuvoir des épines et des clous sur mon passage.

L’élue de mon cœur, j’ai beaucoup à te raconter mais j’attends me retrouver auprès de toi. On va passer toute une nuit blanche sur la terrasse de votre maison et je vais donc te conter les mille et une nuits passées loin de toi au pays des Pharaons. Comme Shéhérazade dans ce recueil anonyme de Contes dit «Les Mille et Une Nuits», entre nos chansons indiennes préférées que je te chanterai, je te parlerai de fausses Cléopâtre et de faux Ramsès. Parce qu’ici je ne croise que de fourbes et de catins. Sois patiente alors, si tu veux entendre la suite…

https://www.youtube.com/watch?v=K7r0j6NWgmo

Pendant tout ce temps, j’ai réalisé que t’es la seule à être prête à supporter mes bêtises, à souffrir avec et pour moi. Promise, ma promise. Tu sais ce qui me tue chez toi, c’est ce dosage de patience et de sérénité qui vont de pair avec ton tempérament. Je ne parle pas de toi comme un ange mais comme mon ange, une des rares filles qu’on peut croiser sur cette terre . Sais-tu qu’avec l’âge, je me suis rendu compte que des filles il y en a des milliards, mais une fille comme toi, il y en a qu’une. Béni soit Allah qui t’a mis sur mon chemin.

Il n y a pas pire sur la terre que de connaitre des personnes qui te font croire qu’on est ami. Alors qu’ils ne le sont point. Des gens comme ça, j’en croise tous les jours. Des vénales gens, sans foi ni loi, qui sont persuadés que la vie est un western, le monde un Far West.

J’aurais aimé emprunter la plume de Pierre de Ronsard ou celle d’Alphonse de Lamartine pour t’écrire de beaux poèmes ou d’éloges pour me faire pardonner. Si j’étais capable, je t’aurais composé le plus bel acrostiche que le monde ait connu. Mais comme tu ne sais lire que mes lignes, alors j’ai la conviction que tu me comprendras.

Je vais devoir m’arrêter là pour ne pas t’embrouiller la tête. Salutations aux belles-sœurs et aux beaux-frères.

Bisou et à la prochaine in sha Allah!

 

Ton âme-sœur Naoumane

 

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20. févr.
2014
Naoumane Spirit
10

Pffffffffffffffffff !!!!!!!!! N’importe quoi !!!!!!!!!

Dix-huit heures trente. Je suis dans le mashruan [microbus]  pour chez moi. Je viens de finir les examens du premier semestre. Et j’avoue que je n’attends que dalle de ces dits examens! Ari, sous le soleil d’Alexandrie, je me sens fort et solide comme un iceberg flottant dans les eaux d’Antarctique. Prêt à recevoir le Titanic dans la blancheur de sa gueule. Or, à l’ombre, je suis anéanti comme un rochet annihilé par un magma. Ouf! Qui suis-je vraiment? Pourquoi c’est toujours dans ma vie que la poisse s’invite avec sa groupie d’échecs et de stress ?

Titanic de James Cameron (c)hdwallpapers.in
Titanic de James Cameron (c)hdwallpapers.in

Franchement, que c’est drôle de passer un examen dans une langue qui vous parait plus coréenne que chinoise! Comme je n’arrivais pas à distinguer ces deux langues, alors j’ai opté pour le japonais pour passer les examens.

Dès la première évaluation, j’ai eu déjà des ennuis majeurs. Je ne parvenais même pas à différencier la question demandée aux autres consignes. Je confondais tout. Si je dis tout, c’est vraiment TOUT. La seule chose que  j’ai su faire écrire, c’est le nom, prénom et le numéro d’ordre, point barre !!!! Quelques minutes après, alors que les autres ont commencé à remplir leurs pages – de haut en bas -, je suis resté là, penaud, à me creuser la tête comme un fada. ARI, j’essaie de déchiffrer la première ligne.

Du coup,  je gigotais sans arrêt. Ainsi, une surveillante mobile qui se doutait de quelque chose a pris une chaise et est venue s’asseoir à deux pas de moi. La conne, elle m’avait à l’œil durant tout le purgatoire. Sans tomber dans la paranoïa ni dans la suspicion hâtive, je me demandais si  ce n’était pas parce que j’étais le seul étranger dans la salle, enfin dans le groupe. Je m’étais dit qu’elle me prenait pour un pro en matière de triche. Quoique nous les hommes de couleur, nous sommes à jamais des souffre-douleurs. On nous accuse de tout et de rien. Après une heure passée, sans qu’elle m’ait vu écrire quoi que ce soit, elle a senti que quelque chose clochait. Soudain, j’ai imaginé une fée Clochette secouer son cœur tortionnaire.  En fait, vu que la durée des examens est de deux heures par module, alors que la première heure venait de s’écouler et que je n’avais rien écrit, elle m’a demandé vertement si au moins j’avais révisé avant de venir à l’examen. Sinon pourquoi j’avais laissé la feuille vierge ?

Ari, vaut mieux apprendre que comprendre !

Je lui ai donc répondu tout en gesticulant que j’avais, bon, essayé, mais malheureusement je n’y arrivais pas. Mais elle ne m’avait pas bien compris. Alors pour ne pas perturber les autres, je lui ai chuchoté à l’oreille, en dialecte égyptien, après avoir attendu qu’elle se penche sur ma copie d’examen : «Mosh fahim haga!».  Qui signifie que je ne comprends rien du tout. Avec mon arabe mokassara (articulé), ça faisait rire tout le monde présent dans la salle. Quant a moi, ce fut un coup de massue ! Mais cela a détendu un peu l’atmosphère pendant un moment. Avec un air ému, elle ajouta, ma tortionnaire : «Leih ba’a ?» . Ari « Pourquoi donc ? »

J’avais répondu : «Quoi que je fasse, je ne comprends toujours rien. J’ai déployé tant d’efforts pour comprendre au moins les titres, mais nada! N’en parlons pas la mémorisation. »  Elle m’avait jeté un regard d’affection maternelle puis elle s’est retirée pour s’asseoir sur sa chaise en bois. Trois quarts d’heure plus tard, j’ai ramassé la copie de l’examen toute vierge comme la vierge Marie! Pis que cette dernière, elle,  au moins, elle avait au moins marqué son existence de la pierre blanche de la naissance du petit Jésus.  La dame tortionnaire, surprise, elle avait pris la feuille en m’apostrophant : «Ya’bny, zaker kowayess el mara el gaya!».  Ari : «Révise bien mon fils pour la prochaine fois!». J’ai répondu, toujours penaud, « inch’Allah! » Et je me suis cassé, mais pas en mille morceaux. A vrai dire, je me suis cassé, mais en un bloc!

Sucre (c) https://2fillesofourneau.over-blog.com
Sucre (c) https://2fillesofourneau.over-blog.com

Ari, vaut mieux aller que s’en aller !

La dépression, la tristesse et le stress étaient mes compagnons à chaque fois que j’avais un examen. Moi qui croyais que tout allait passer sans coup férir! Pas mal de collègues m’avaient promis qu’elles allaient m’aider. Mais Ari, il faut attendre l’approche des examens. Ingénu que je suis, je les ai crues avec fierté. Et quand le calendrier des examens fut affiché, elles se sont  éclipsées. Les traitresses !!! Le jour où je les croiserai dans mes rêves, je vais transformer leur pauvre existence en cauchemars. Je vais les faire revivre Jack l’Eventreur , à défaut Hannibal Lecter ou Dexter. Hihihihihi !!!!

Du coup, je me suis donc arraché les cheveux pour tenter de mémoriser au moins quelques lignes. Soudainement, une idée terrible m’a effleuré la tête. Ari, pourquoi pas tricher? Tous les moyens sont bons, non ? « Tout chemin mène à Tsembehou! » dit le proverbe.

Vue de Koni Djodjo et Tsembehou (c) https://oimdu.blogspot.fr
Vue de Koni Djodjo et Tsembehou (c) https://oimdu.blogspot.fr

Ari, vaut mieux risquer que quitter!

Vous savez, c’est vrai ce qu’on dit qu’un homme qui a perdu tout espoir est toujours prêt à risquer n’importe quoi, quand bien même  votre tempérament vous empêche de le faire.  Pour moi, tricher, c’est la pire des choses que je puisse faire. Mais comme j’étais nourri de désespoir, la tentation avait pris le dessus ! J’ai donc pris la décision de tenter le coup. Mais d’abord, je vais passer la seconde matière pour évaluer la situation.

Ari, vaut mieux sortir que partir!

Le jour J ! 10 heures.  Je suis entré tristement dans la salle comme si on allait me bouffer tout cru. Prévoyant comme le Petit Poucet, je laissais tomber de secrètes larmes afin que je puisse  retrouver le chemin de retour quand l’ogre de l’échec aura raison de moi. Et dès qu’on nous a distribué les feuilles, la dame de la fois dernière vint auprès de mois et dit avec ses yeux cyclope : «J’espère qu’aujourd’hui tu t’es bien préparé!». Une fille qui s’était assise derrière moi lui répondit : « Lui, il ne comprend rien à ce que tu lui dis.  Et l’arabe littéraire lui complique les choses. »  Ahurie, la dame se tourna subitement vers moi et dit : «Bigad ?».  «Vraiment ?» J’ai répondu, toujours penaud :  «Ouais!»

Elle est donc sortie voir le responsable de cette spécialité. Quelques minutes plus tard, elle est revenue flanquée du responsable. La même étudiante assise derrière moi  expliqua ma situation au responsable.  Par-devers la surveillante, tel le volcan qui détruit Pompéi,  ledit responsable répondit avec un ton péremptoire. ARI,  «ana malesh da’awa !» qui veut dire «Je m’en fous!». Avec une réplique aussi abasourdissante, la dame était abattue. Elle s’est alors dirigée vers moi et dit : «Ana asfa ya No’mane!». «Je suis désolée Naoumane!»  Elle a aussi  ajouté. « J’aurais aimé t’aider, mais malheureusement je n’y peux rien ».

Volcan en éruption (c)gentside.com/
Volcan en éruption (c)gentside.com/

Ari, vaut mieux mourir que se voir souffrir!

Suite à  cette situation embarrassante, ça m’a refroidi un peu, mais je me suis dit que tout est ma faute. Car je savais très bien que cette formation, el diplôma a’ma (le diplôme général),  se fait en arabe. Mais Ari, comme j’aime la pédagogie… j’aime l’Education… Enfin j’aime les études… Et comme je m’autodéteste, je suis devenu l’adversaire de moi-même. Ari, je suis plus qu’une tête brûlée. Je me suis dit que rien n’est impossible. Ari, «Quand on veut on peut.» Me nourrissant de cette sentence, me voici dans le pétrin! Dans tous les cas, au moins ici je me rends compte des nombreuses défaillances du système d’enseignement comorien. Ici je sais finalement que l’arabe qu’on nous apprend aux Comores ce n’est que du charabia et l’anglais de la chinoiserie.

Ari, vaut mieux souffrir pour grandir!

A chaque fin d’épreuve, quand je descends en bas de l’immeuble- comme on passait toujours les examens pendant la soirée-, je rencontrais une foule d’hommes et de femmes, amassée devant le portail de la faculté de pédagogie. La première fois, j’avais l’impression qu’il s’agissait de sit-in. Et j’hésitais de sortir. Et un jour, un collègue m’a dit qu’il s’agissait de proches qui venaient chercher leurs filles. Du coup, j’ai pensé que j’étais à l’école primaire. Il faut donc avouer que les Arabes ont un excès d’affection.

Pour moi, l’apprentissage est le seul menu qui nourrit la faculté intellectuelle de l’homme. Et les études sont le champ du savoir. Ainsi les études font partie des mes soucis majeurs.

Ari, je m’attendais à un miracle ou un oracle pour me sortir de cette embûche.
Malheureusement, ni l’un ni l’autre n’a répondu à mon cri d’alarme. Sûrement la Pythie, avec le temps, s’est transformée en statue de Sel dans les ruines de Delphes. Enfin, je me suis vite rendu compte que c’était Godot déguisé en Arlésienne  que j’attendais!

Mais bon, ce n’est pas la fin du monde.

Un proverbe comorien dit : Ari, « Muntru ahi kwala bwé mutsana wuku muntru juwa halé muntru endrawo. » qui veut dire « Si tu heurtes un caillou dans la journée, tu sauras comment marcher pendant la nuit. »

Alors je vais devoir penser à un plan B pour le second semestre. En attendant, laissez-moi me morfondre au cœur de cet ego qui s’effondre.

Ari, vaut mieux s’aguerrir que conquérir!

Minuit. La nuit accouche d’un Marchand de sable qui n’arrive toujours pas à m’assommer avec sa cruche, malgré la longueur de la course poursuite.

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10. févr.
2014
Naoumane Spirit
7

Comores : Le comble d’un mensonge national

Minuit. Des pensées de nuit pour des jours meilleurs.

A mon corps défendant, je prends le stylo ,comme un Master of Ceremony s’accroche au micro ,pour laisser couler les larmes de mes veines. Mon cœur saigne comme saigne l’Afrique à cause de ses nombreuses sécessions. En effet, quand je regarde ce qui se  passe autour de moi et ailleurs, notamment au Soudan, en Centrafrique,  au Mali, en Egypte, en Syrie… me viennent en mémoire les événements qui ont eu lieu lors de la crise séparatiste d’ Anjouan.

 

Drapeau hissé à Anjouan en 1997 (c) flagspot.net
Drapeau hissé à Anjouan en 1997 (c) flagspot.net

Anjouan. 1997. Des pensées diurnes pour une nuit noire et grande qui aura duré dix ans.

Le peuple dans les rues, poussé par la misère. Notre pudeur en berne .Des drapeaux français hissés par-ci par-là. Naturellement, c’est tout à fait normal de revendiquer ses droits. Mais en 1997, sur l’île d’Anjouan, qu’est-ce qu’on réclamait exactement ?? Si on n’arrive pas à trouver une réponse à cette question, on risque de défendre une cause perdue ou pire encore, se battre aux cotés de perfides. En tout cas, l’histoire en juge impartial, nous a montré qu’on s’est battu pour une utopie. A force de vouloir l’impossible, on s’est retrouvé dos au mur. Comment un peuple décolonisé, peut-il demander à être colonisé, recolonisé par son ancien colonisateur ? Comment un peuple qui s’est battu pendant une vingtaine d’années pour acquérir la souveraineté et l’unité de son territoire peut-il prôner au su et au vu du monde entier la séparation, la dislocation de ce même territoire ?   Anjouan 1997, ce sont des hommes, des femmes et des enfants qui se levaient à l’aube pour battre le tambour sourd du désespoir. Anjouan 1997, ce sont des vieilles gens qui n’avaient plus que la peau sur les os qui dansaient dès l’aube au rythme des mensonges séculaires d’une élite faillie.   Finalement,  l’histoire en bon juge impartial a révélé nôtre côté écrivisse.  L’histoire a révélé que nous marchons à jamais à reculons. Au lieu de suivre la marche du monde, d’un monde global, mondialisé, nous ne faisons que retourner à la case départ.  Eu égard à la régression socio-économique des pays qui ont connu ce que les érudits appellent ari  «le printemps arabe», je me demande si toute révolution sociale n’est pas toujours vouée à l’échec.  En tout cas, Anjouan 1997, c’est une révolution avortée.

Six heures. Pensées vespérales pour des couchers de soleil éternels.

Je vais donc vous raconter, pas de long en large bien sûr, mais le bout que j’ai saisi de cette histoire. Etant si jeune pour comprendre certains agissements, je ne peux pas vous livrer toute l’histoire de l’hydre du séparatisme comorien. Quoique j’ai vu des choses inimaginables et insensées qui se sont passées pendant cette période terne de notre existence en archipel comorien.

Ari, on croyait tous être au «chenal de la béatitude» ! Alors que ce n’était que du «n’trongo tou»,  du n’importe quoi. J’ai peut-être une pensée segmentée, néanmoins je me souviens de ces évènements ignominieux  et  capiteux.  Je me souviens de la frénésie qui s’était emparée de toute l’île. Une frénésie folle et affolante.

Tout avait  commencé le 14 juillet 1997. A l’époque j’étais en classe de CM2.  Comme j’étais gamin, j’ignorais ce que c’est la politique. Mais c’était la liesse pour moi d’apprendre cette «bonne nouvelle» qui allait enfin nous faire sortir de cette misère immense. Une misère beaucoup plus grande que le mont N’tringui ainsi que d’autres montagnes environnants de la région de la Cuvette. Lesquels montagnes nous empêchant d’avoir un esprit épanoui.  Fermons la parenthèse et revenons à nos cabris, puisqu’un cabri, au moins j’en avais un! Ari,  «un rattachement à la France!» allait opérer l’île d’Anjouan. Je dirais plutôt un rattachement à «la farce» puisque c’était de la pure comédie à la norme moliériste. Comment une île qui a été décolonisée peut-elle se rattacher à son ancien colonisateur ?

Anjouan (c)wn.com
Anjouan (c)wn.com

Qu’est-ce qu’on est assez naïf  pour croire à une telle ineptie ! Ari : « Un rattachement à la France !!! »Et c’était l’allégresse dans les quatre coins de l’île !  Mais je ne condamne personne vu qu’ «un ventre affamé n’a point d’oreille.» Or, ce n’est pas seulement la faim qui démange  nos ventres rachitiques qui a été à la source de notre dérive collective, mais le stéréotype de la dite «belle vie» que nous croyons que nos voisins de Mayotte mènent. Laquelle vie dont nous envions tant. Aujourd’hui l’eldorado mahorais se révèle être un miroir aux alouettes comme nôtre rêve de « rattachement à la farce » une utopie.

Alors, en raison de ces failles, démagogues et fourbes ont profité de l’occasion pour manipuler le peuple à leur propre guise ! Des vieilles gens et des innocents jeunes ont servi de marionnettes pendant une décennie.

Et comme on est un peuple «jobard», il suffit d’un rien et on tombe dans les bras de Morphée, oups!  Ou plutôt d’Orphée, je fais, souvent, des lapsus. Ainsi ces papelards ont eu l’audace, avec leur discours mielleux et doucereux que pompeux, de nous marcher dessus, tout en donnant comme exemple l’île de Mayotte, «l’eldorado » des Anjouanais, enfin des Comoriens, ou des connait rien . hihihihihi !!! Laissez-moi rire !!!

Rêvant d’une vie meilleure, on a tout sacrifié pour aller jusqu’au bout de l’invraisemblable ! Tellement on a été nourri de rêves qu’on ne voyait même pas la réalité qui s’affichait à l’horizon. On suivait les dits «leaders» comme un bétail qui suit son éleveur.

Ces politiciens éhontés ou plutôt ces caïds savaient très bien à qui ils avaient affaire.  Une véritable mascarade, malheureusement on ne s’en rendait pas compte ! Ils nous ont bien eus par cette argutie, ari, «rattachement à la France». Qu’est-ce que cela fait pitié! Mentir tout un peuple si ingénu !

(c) BBC.co.uk
(c) BBC.co.uk

Ari : «Mabawa waaaa!», une expression banale que malheureusement je n’arrive pas à la traduire en français ! Et à chaque fois qu’un démagogue s’étalait dans sa logorrhée, il ne manquait pas à évoquer cette expression. Que ce soit à la radio, à la télévision ou dans un meeting, la foule, avide de bonheur, s’exclamait de joie. Cela faisait l’objet d’euphorie insulaire!

Il n’était donc pas question de contredire. Et si jamais quelqu’un osait lever la voix pour contrecarrer, il était donc pris pour un mouchard, un traitre, un partisan du pouvoir central ! Et s’il récidivait, c’était  donc au lynchage qu’il encourait. Parfois on confisquait même ses biens matériels, ari, butin hum ! Il se passait vraiment des choses extrêmement épouvantables.  C’était l’anarchie totale qui gouvernait l’île séparatiste d’Anjouan. Par ailleurs, quand une délégation de démagogues revenait d’Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, après une négociation sans issue ou si un émissaire de l’Union africaine atterrissait sur la piste de Ouani, pour tenter de remettre nos chers jésuites sur les rails afin de sortir le pays dans l’impasse politique, les gens se mettaient à jouer aux terroristes verbaux. Tout le monde descendait à Ouani à pieds. Ceux et celles qui habitaient des régions lointaines, partaient dès l’aurore, selon la distance qui sépare Ouani et la région concernée. Sous un soleil ardent avec une chaleur tropicale suffocante. Mais tout cela n’était pour rien.  Ari, pour entrer au paradis, il faut goûter avant tout la mort. Toutefois, nos «supers héros», les matois, dormaient paisiblement chez eux  et attendaient que la masse paysanne, qui se venait de tous les coins et recoins de la pauvre île d’Anjouan, venir accomplir leur tâche.

Et ce qui m’étonnait le plus, on apportait à ces derniers des hidaya (cadeaux), pour les encourager. Hein ! Comme ils étaient pris pour des messies dans certaines localités! Sacredieu ! Peut-être les bourreaux de la nation, pas des messies, ces péteux!

Cette crise séparatiste a duré beaucoup plus que prévu.  Du coup le pouvoir central a puisé tout son énergie pour mater la situation et réinstaurer l’ordre dans l’île, mais en vain.

(c) worldpress.org
(c) worldpress.org

Après un débarquement militaire qui a échoué, les autorités du pouvoir central ont infligé, en guise de sanctions,  un embargo à l’île séparatiste d’Anjouan. Les Anjouanais qui habitaient à la Grande Comore ont été chassés, menacés davantage, même les ministres anjouanais qui composaient le gouvernement central étaient humiliés quotidiennement  par des jeunes de la grande île. Fallait-il réagir ainsi ? Alors que ces ministres militaient pour l’intégralité de l’archipel! Vraiment on nageait en plein schizophrénie !!!!

Pendant ce temps, c’était la catastrophe qui régnait dans l’île de mabawa waaaa(ailes). Il nous manquait de tout. Pendant six mois, je n’ai pas vu allumer les lampes électriques de notre voisin. Chez nous, à ce moment là, on n’utilisait que de lampions. C’est triste à dire mais ari la pauvreté n’est pas un choix hein! Carence de carburant, pénurie de riz, manque de tout produit de première nécessité ! Pas de déplacement n’en voiture d’où pas de travail. Donc pas de salaire. On est resté dans le noir, pendant plus d’un semestre, tout en attendant avidement et naïvement ce maudit «rattachement à la France». Hélas ! On n’a eu qu’un rattachement à la souffrance qui aura duré une décennie !

De 1997 à 2001, on a reçu un enseignement scindé. Les programmes scolaires n’étaient jamais terminés. Et on n’achevait jamais un trimestre sans qu’il ait des grèves et des manifs.

Par conséquent, les écoles privées se sont multipliées au détriment des écoles publiques. De la sorte, ceux qui ont les poches remplies de quelques billets, y envoyèrent leurs enfants à l’école privée. Tant pis pour nous autres que les poches de nos papas sont trouées! On était donc contraint de rester chancir et moisir dans les écoles publiques. Pauvres de nous wana wa begua ouropvou !!!!

Cela explique bien la baisse de niveau des élèves  de l’île au cours de ces  dernières années.

J’ai connu des camarades doués d’intelligence, quand nous étions à l’école primaire et au collège. Malheureusement ils n’ont pas pu tenir le coup. Alors, Ils ont abandonnés les études justes parce que les copains et les copines sont envoyés à l’école privées  et que l’école publique qu’ils fréquentaient n’était qu’amusement et passe-temps. Nous qui avons persévéré jusqu’au bout, nous sommes dotés de tant de lacunes.

(c)lefigaro.fr
(c)lefigaro.fr

Il faut attendre en 2001, lors de la conférence de Mohéli, quand les poches de nos super-héros se sont bien remplies, pour que les deux bouts parviennent à signer un accord tout en amendant la constitution et en abrogeant certains articles. Ari, tournante, Union des Comores, une constitution qui est venue légitimer les inégalités socio-économiques des îles.

Chaque île bénéficia dès lors  d’une autonomie large. Un autre nœud vient d’être scellé!

Trois îles indépendantes, trois présidents en plus de celui de l’Union. Quelle calamité ! Une autre crise qui a failli couler encore du sang en 2008 lors d’un second débarquement.

Ainsi les dits «présidents insulaires», les «m’djé djégo» ont adopté un nouveau statut, ari on les appelle maintenant des  «gouverneurs» et leurs ministres, ari on les appelle des commissaires, bon sang ! On n’est pas encore sorti de l’auberge.

Minuit. Des pensées de nuit pour des jours meilleurs. Mon cerveau en veille, que vieille est la nuit, et les étoiles me susurrent que le problème aux Comores ne réside pas dans  les tensions entre les îles, mais il se trouve dans les inégalités sociales qui se creusent chaque jour entre  les pauvres qui n’arrivent pas à se nourrir et à s’instruire et les riches qui se gavent de nourriture et de culture.

 

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31. janv.
2014
Naoumane Spirit
19

Comores : entre danses folkloriques et nostalgie

Je vais être plus ou moins aigre aujourd’hui. Toute chose a une fin , hein? Surtout que je ne suis pas un  Y’a Bon Banania , toujours hilare même quand il prend des coups de baïonnette dans le froc !!! De quoi  parle Naoumane ? De quoi je me mêle? 😛

y'a bon banania (c) https://p5.storage.canalblog.com
y’a bon banania (c) https://p5.storage.canalblog.com

Appelées en langue comorienne ari n’goma zashi tamaduni, les danses traditionnelles tendent à disparaitre au profit de danses dites modernes ou occidentales. Pourtant elles  participent bel et bien au développement socio-économique d’un pays. Ce n’est pas que je revendique une mise à distance du modèle occidental de société, mais je pense qu’on peut bien être moderne, ouvert sur/au monde et avoir des principes : les principes du respect des traditions.

Considérées par les jeunes Comoriens comme des pratiques désuètes, obsolètes,  nos pratiques patrimoniales musicales renfermant une richesse inestimable s’éteignent petit à petit. Moult jeunes Comoriens préfèrent la danse du ventre d’une Beyoncé ou d’un Ne-Yo au rumbu de Papa L’amour. Pourtant le zinisa trenga c’est le zinisa trenga. Si ailleurs ils se déhanchent  tous au rythme du R&B et autres New Jack , nos femmes avec leur région fessière stéatopyge se déhanchent trente millions de  fois mieux qu’une Beyonzé ou une Rihanna. D’ailleurs, par sa forme aplatie le derrière de cette Rihanna ressemble  plus à  celui d’un taximan qu’à un vrai derrière. Dufi la shofera, hihihihi  : v

Ari, on attend  l’Unesco et je ne sais qui venir  faire promouvoir  la patrimonialité de notre pays. J’avoue que nous sommes un peuple nourri à la facilité et à la corruption. Au lieu de valoriser le « peu » de ressources que nous possédons, on le détruit.

shigoma (c)https://www.penhars-infos.com
shigoma (c)https://www.penhars-infos.com

Les chants et danses ancestraux, multiples hymnes à l’amour et à la solidarité, qui rythmaient nos mariages et égayaient nos travaux champêtres sont aujourd’hui presque disparus. Bon nombre de comptines qui embellissaient nos chasses aux  oiseaux, qui détruisaient les récoltes, se sont tristement volatilisés. Et le peu qui reste de cette culture ancestrale est méconnu par bon nombre de Comoriens.

Ari, on a un ministère de la Culture et du Tourisme. On a c’est vrai  un ministère, mais sans personnel et les missions qui devraient être confiées à ce ministère on les attend !

Ce qui me fait vraiment mal c’est que ces chants et ces danses ne sont pas que des simples rituels, mais une véritable peinture de nos origines et ils symbolisent deux choses :

Premièrement, ces chants et danses nous permettent de retracer les origines de notre peuple. Comme nous sommes un peuple métissé, ces danses nous servent de repère pour bien remonter aux sources. Ainsi, les kandza, m’hulidi, dayira sont des danses d’origine arabe et le shigoma est une danse d’origine africaine.

Deuxièmement, ces chants et danses permettent de dissiper certaines confusions au sein de la religion, vu que les us et coutumes empiètent sur nos pratiques religieuses ces dernières décennies. Prenons l’exemple de la présence de l’animisme !  Ari, l’islam est la seule religion pratiquée aux Comores !  Bah vous m’en direz plus !!! Et que dites-vous des  M’gala et autres Roumbou…..

Voila pourquoi je pense que  ces chants sont beaucoup plus importants en matière de patrimonialité culturelle. J’ose même dire que c’est le cœur de notre civilisation.

femmes comoriennes en chiromani (c) https://africanfashiondesign.net
femmes comoriennes en chiromani (c) https://africanfashiondesign.net

Par ailleurs, certaines danses traditionnelles, celles qui ont pu survivre à  l’ethnocide, se pratiquent à l’ occasion de célébrations de mariages. Parmi elles , il y a le Tari et le Wadaha, des danses féminines typiquement anjouanaises et qui sont célébrées par les femmes et/ou les filles. Je dis bien qu’elles ne concernent que les femmes et /ou les filles puisque dans certains milieux, notamment les milieux urbains, c’est seulement les shama (associations)  composées de femmes mariées qui ont le droit de pratiquer ces rituels. Tandis que  dans presque tous les milieux ruraux, n’importe quelle fille adhérente à un shama (association) a le droit de participer à ces  rituels, au côté de leur maman. Hihihi, venez voir ces perles, ces jeunes filles qui portent leurs plus beaux atours, qui se maquillent au 3e degré (Celsius)  et parées de bijoux  choisis selon la couleur ou les motifs du tissu.

wadaha (c) https://foumbouni.net
wadaha (c) https://foumbouni.net

Quelles sont belles, nos sœurs, dans leur fonction de cintre! Des cintres, oui, parce que leurs habits ne suscitent qu’une certaine convoitise de la part des autres shamas. Comme nous le savons bien que l’homme est de nature jalouse, mais chez la femme la jalousie c’est juste Ouf !!!

Les agréables youyous suaves et harmonieux des belles dames et les  refrains attractifs des jeunes filles se font entendre de loin. Juste d’y penser, il y a mon cœur qui se fond comme une boule de glace sous un ciel d’Alexandrie. Et comme l’ambiance est délicieuse, alléchante ! Ô laissez-moi lécher mes lèvres à n’en plus finir. Surtout que ces réjouissances sont l’occasion de rendez-vous galants. Ou plutôt des rendez-fous collants entre les jeunes gars et les jeunes fille qui prétendent venir assister à la cérémonie.

shigoma (c) https://www.mayottehebdo.com
shigoma (c) https://www.mayottehebdo.com

En revanche le shigoma et le garassis, danses masculines, sont pratiquement anjouanaises. On porte nos plus beaux costumes bien défroissés et bien fleuris avec  une cravate et des chaussures de cérémonie à lacets noirs. Basket, tennis et autres n’ont pas leur place. C’est l’élégance qui prend le dessus.

Les jeunes filles viennent à leur tour contempler cette danse au chant folklorique, au son harmonieux et aux mélodies rythmées par les tambours.

Elles portent ostentatoirement des magnifiques shiromanis (pièce d’étoffe large avec laquelle se couvrent  les femmes anjouanaises quand elles sortent hors de leur demeure). Elles revêtent aussi des  châles bien parfumés et bien repassés pour les présenter à un membre de la famille ou tout simplement à un amoureux !

Cette sorte de foulard qu’on porte autour du cou pour maintenir la cadence , est souvent accompagnée d’un mwawo ( collier de fleurs). Celui qui porte ce trophée est le héros de la soirée. Il y en a qui graisse la patte à certaines nanas pour qu’elles viennent leur mettre un shiromani autour du cou. C’est pendant ce genre d’occasion que les midinettes  repèrent les beaux-gosses  pour les rencards et les  larguent aussitôt, les bécasses. Ari, moi, beau-gosse que je suis, hihihi je m’en moque ! Je n’ai jamais eu la chance d’avoir le châle et le mwawo à la fois ! Or, c’est vrai , mais seulement une fois : P, après que ma chère sœur  est venue m’apporter un châle tout neuf  et quelques minutes après, une très belle demoiselle m’a collé deux tempas (noeud papillon fait à base de fleurs ) de jasmin sur les épaules !
Ce n’est pas du tout mal , non !!! Laissez-moi vivre ma joie et célébrer cette culture qu’il faut préserver.

 

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30. déc.
2013
Naoumane Spirit
14

Lettre d’un looser à sa maman

Très chère maman,

C’est avec une certaine amertume que je vous écris cette lettre pour parler de l’année qui vient de s’écouler. Une année qui m’a profondément rendu froid, pour ne pas dire aigri.

J’ai la conviction que tu te portes bien ainsi que toute la famille, cousins, cousines et voisins.

Je viens de passer l’année la plus cauchemardesque, la plus chaotique et la plus mouvementée de ma vie. L’année de toutes les misères, je le jure sur ta tête. W’Allah !

L’année 2013 m’a fait vivre « Une saison en enfer » dans un décor de « Fleurs du mal ». On dirait que j’ai goûté les supplices de la tombe tout en ayant le souffle aux narines. Maman, si je reste toujours debout face à l’adversité c’est parce que je puise ma force dans l’amour que tu portes pour moi, et qui est naturellement réciproque.

Ari : Il ne faut pas trop rêver sinon on devient le jouet de la fatalité. Fin 2012, j’ai réussi avec succès mes examens au département de langue et de littérature française de l’université d’Alexandrie. Du coup, l’année suivante s’annonçait comme un tremplin pour une vie enfin meilleure. Elle allait m’ouvrir enfin toutes les portes menant à la chance, à la prospérité et au bonheur.

Mais finalement, tout ne s’est pas passé comme je l’espérais.

Du coup, j’ai versé quelques averses à cause de certains aléas!

Naoumane le gentleman à la bibliothèque d'Alexandrie (c) Naoumane
Naoumane le gentleman à la bibliothèque d’Alexandrie (c) Naoumane

Demande d’inscription universitaire en France acceptée, j’ai nourri naïvement tous les espoirs du monde. « Enfin le sésame qui m’ouvrira les portes de la félicité » me suis-je dit. Malheureusement maman, le visa tant rêvé n’a pas été accordé à ton fils, et cela sans explication. Et quand j’ai insisté pour avoir un motif, ari «  le refus de visa de long séjour n’est pas motivé » fin de la réplique de la part du consulat de France au Caire. Tu entends « le propos bateau » maman, pire qu’une pirouette. J’aurais préféré maman qu’ils me disent que c’est à cause de mon bide ou de mes oreilles qui ressemblent à une antenne parabolique ou de ma bouche charnue comme la vache de tonton. Tonnerre de tonnerre de Brest !!! Je m’excuse maman pour les expressions grossières, les émotions m’ont changé profondément, j’ai dit. D’ailleurs, je crains qu’à mon retour au bled, tu auras un autre Naoumane que celui que tu connaissais auparavant.

Du coup, j’ai versé quelques averses à cause de certains aléas !

Si tu veux aller en France pour une bonne cause, pour acquérir un savoir, autrement dit, pour devenir utile à ton pays, on te tétanise, on te traumatise. Le consulat préfère que tu forges des mensonges de toutes pièces comme aller ragoter à longueur de nuit et de journée sur les réseaux sociaux avec des mères célibataires en mal d’affection maritale dans la solitude narcissique française. Pour qu’enfin ces femmes à qui tu fais croire hypocritement que leur corps plantureux est sexy, que leur regard évidé de pudeur est beau, viennent vous chercher pour vous faire accéder au paradis occidental. « Elles sont folles ! » tu te dis sûrement maman. Non, elles ne sont pas du tout folles maman. C’est juste qu’elles ont un ego surdimensionné. Je sais que tu ne sais pas ce que c’est un ego surdimensionné. Moi-même, je ne sais pas comment te l’expliquer. Pour caricaturer, je dirais que c’est comme un âne, à force de lui donner de l’importance, il finit par se prendre pour un cheval. « Wamo triya pundra hagupvu manani yodra tayifikiri am’ba yo farasi ». C’est vrai, c’est toi qui m’as appris cette maxime. Tu vois maman, je n’ai pas oublié tout ce que tu m’as appris. Donc, ces femmes à force de se faire draguer par de nombreux aspirants à l’émigration, elles finissent par croire qu’elles sont les rois du pétrole. Mais sache maman, que je ne suis pas de ceux-là, je ne suis ni un Don Juan ni un Casanova. Encore moins, de ceux que le désespoir pousse à emprunter la mer Méditerranée pour atteindre cette île de la honte dite Lampedusa. Maman, comme je sais que tu ne connais pas cette île, sache que c’est un autre cimetière marin, pareil à celui qui relie l’île d’Anjouan à celle du « 111e département français ».  C’est étonnant que ceux-là mêmes qui nous ferment leurs frontières, débarquent éhontés chez nous quand le mal nous abat de plein fouet. Ils viennent avec leurs aides et leur plan d’ajustement structurel, PAM, FMI  et autre ari pour  nous faire croire qu’ils veulent nous sortir de l’impasse. Ben ! Comme il se dit ari «les Mecquois connaissent aussi bien la Mecque que les Hadj (Pèlerins). Donc « vaut mieux apprendre aux gens comment pêcher que leur donner « gratuitement » des poissons.» dit un proverbe chinois.

Migrants clandestins dans une embarcation de fortune (c) https://www.wort.lu
Migrants clandestins dans une embarcation de fortune (c) https://www.wort.lu

Ô mère ! Comme t’avais raison dans tout ce que tu me disais quotidiennement et affectivement : « Toma wuparé  shaho bé shantru kashi fayi muntru ! Behu pvolwa kayina baraka! » Qui signifie : « Travaille afin que tu gagnes ton pain à la sueur de ton front. Et non attendre qu’on te serve. Car être servi n’est pas du tout une bonne chose. »

Malheureusement, je n’ai pas su suivre tes conseils. Me voici en train de vivoter !

Du coup, j’ai versé quelques averses à cause de certains aléas !

Ô mère ! Si tu savais combien tu me manques ! Tout ce que j’ai retenu de tes nobles adages, c’est l’amour de la patrie. En parlant de patrie, sache qu’en secret je me suis toujours demandé si j’en ai vraiment une. Ici j’ai connu des gens qui sont vraiment attachés à leur patrie. Des vrais patriotes qui sont prêts à tout pour leur patrie. Je me demande même si chez nous là-bas on ne confond pas arrivisme et patriotisme.

Je suis vraiment navré maman de t’écrire une lettre fleuve ! Vu ton âge, je devrais être bref, mais comme j’ai tellement de choses à te révéler et que je n’ai aucun confident que toi. J’espère que le lecteur de cette lettre saura garder pour lui mes révélations. Sinon, je  lui couperais sa langue à cette vipère (A ne pas lire s’il te plaît cette phrase à maman !). Ô maman, ô ma confidente, permets-moi de t’écrire pour te dessiner une  fresque de ce que j’ai enduré tout au fil de cette année que je ne saurais pas maudire. Puisqu’au cours de laquelle  une rencontre périlleuse et épineuse a vu le jour. Oui maman, la solitude m’a poussé dans les bras d’une  autre, malgré la promesse que j’ai faite à cette promise qui est restée là-bas. J’avoue que des fois rester « solitaire et solidaire » comme Camus est insupportable, problématique. Comprends-moi maman, malgré les apparences, je n’ai rien d’un dévot malien au chevet d’un manuscrit séculaire dans un Tombouctou sous les obus de fanatiques qui n’ont de l’islam que le port de ses symboles et de sa gestuelle.

Guerre civile en Egypte (c) https://www.dw.de
Guerre civile en Egypte (c) https://www.dw.de

Alors que l’Egypte est au seuil d’une guerre civile … Maman quand je dis guerre civile, il faut bien entendre guerre civile. Il ne faut pas confondre avec cette guerre civile qui a eu lieu en 1999 opposant les gens de Mutsamudu et de Mirontsi. Ici on ne se bat pas avec de la salive et des cailloux comme  là-bas. Ici, ils ont l’âme guerrière, le sang chaud. Et quand ils s’affrontent, les morts se comptent par milliers. Mais rassure-toi maman, je ne mets jamais mon nez dehors au moment des hostilités. Sauf quand j’ai rencontré celle dont je t’ai parlé. Moi, le gaillard, aussi looser que je sois, l’amour m’a précipité dans les ruines de ce pays en guerre. Il ne faut pas en vouloir à ton fils maman, l’amour rend aveugle, tu le sais très bien. Si tu doutes, un jour je te lirai « Rendez-vous d’amour dans un pays en guerre » de Luis Sepulveda.  Et si tu doutes encore, je te ferai visionner « Underground » d’Emir Kusturika. Bref, à vrai dire, je croyais avoir été amoureux, et aussi être aimé ou plutôt être semé ! Tendre que je suis … « Mille millions de mille sabords ! » Qu’est-ce je suis assez ingénu pour croire aux apparences ! Ari : « On ne badine pas avec l’amour ». Moi bête comme je suis j’ai badiné plutôt avec l’humour.

Du coup, j’ai versé quelques averses à cause de certains aléas !

A cause de cette amourette, j’ai postulé à l’université Senghor pour faire un master en développement. Oui maman, petit morveux comme je suis, j’ai voulu péter plus haut que mon froc pour conquérir le trône du cœur de ma dulcinée. Autant d’ambition que d’enthousiasme. Je me suis donné à fond pour pouvoir enfin être parmi les 120 boursiers de la promotion 2013-2015. Et par la grâce d’Allah, j’ai passé les 3 épreuves avec succès. Mais comme la poisse me colle au dos, je fus listé parmi les non boursiers !!  Quel fracas ! Encore une autre foudre qui m’est tombée dessus.

Quelques jours après la délibération des résultats, cette relation atteignit le crépuscule. Le trône du cœur de la dulcinée s’est révélé damné. Ari « kana shewo kana shema », qui n’a rien n’a rien.

Du coup, j’ai versé quelques averses à cause de certains aléas !

Depuis lors, je suis resté sans vie ! Jusqu’au jour où une voix intérieure m’ouvrit les yeux et me montra la bonne voie à suivre. Celle de la confiance de soi, de ne pas s’attacher tout à coup à quiconque, de ne rien attendre de personne et de ne pas croire sur parole à tout ce qu’on vous dit.

Par ailleurs, j’ai pris mon courage à demain et je me suis inscrit à la faculté de pédagogie. Tu vois comme j’aime les études, maman ! Ma douce maman, comme tu vois je n’ai qu’un seul but, celui d’apporter mon grain de sable dans la construction de notre bel archipel.

Un autre événement maman, aussi retentissant de l’année 2013, qui m’a beaucoup touché. Cette année pleine de tourments a décidé de mettre fin à la vie  d’une figure emblématique qu’humaniste. L’homme qui a pu transformer la haine en amour, la vengeance en réconciliation et la violence en paix. Et cela malgré toutes les oppressions et humiliations qu’il a subies. Et cette figure n’est autre que Tata Madiba, de son nom tribal, connu sous son nom officiel Nelson Mandela ! Maman, c’est toi qui m’as fait aimer cet homme, puisque chaque matin après la lecture du Coran, tu te mettais à fredonner la chanson Mandela de Salim Ali Amir. Je sais combien cet homme comptait pour toi, combien son combat avait de l’importance à tes yeux. Sans me l’être avoué, j’ai toujours su que le combat de cet homme te rappelait toujours celui du président Ali Soilihi.

Rassure-toi maman, que Madiba restera pour moi un modèle à suivre. Paix à son âme !

Du coup, j’ai versé quelques averses à cause de certains aléas !

In sha Allah, maman, je prie que le Nouvel An se montre beaucoup plus clément pour moi  ainsi que pour mes semblables !

Ne t’inquiète pas maman, ton fils est loin d’être un looser. Ta bénédiction veille sur moi comme tout autre fils béni par sa maman !

Je pense fort à toi.  Et je nourris toujours le projet de venir faire ton bonheur.

Salutations aux tontons et aux tantes !

 

Ton cher fils Naoumane

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25. déc.
2013
Naoumane Spirit
6

Comores : les racines d’un mal commun

Ari « l’Afrique noire est mal partie ». En tout cas, quelque cinquante années après les indépendances, l’Histoire n’infirme pas le propos. Au contraire, elle confirme que « les ennemis de l’Afrique sont les Africains » comme disait  M. dreadlocks-là. En effet,  les oiseaux de mauvais augure se révèlent être nous-mêmes, les Africains. D’ailleurs, des fois, je me surprends à me demander si Africain est méjoratif ou péjoratif. Eh oui, le miroir reflète le sorcier qui est en nous. Coups d’Etat militaires en vogue,  rébellion à la mode, conspiration au sein des gouvernements, évasion, émigration, séparatisme font et défont notre quotidien.

Enfant Soldat/ (c) lautrefrate

N’a-t-on pas honte que quand on parle de notre très chère Afrique, à part les maladies qui nous rongent les âmes et amaigrissent nos anus, on ne parle que de la «fameuse rébellion dite Seleka », des « exploits des  redoutables guerriers du M23 » ou de « rapts de shebabs », pour ne citer que ceux-là.

Je pense qu’avant de vouloir un niveau de développement équivalant aux standards européens, nos chers gouvernements du Sud devraient d’abord se pencher beaucoup plus sur la sécurité des Etats africains. Puisque sans une stabilité politique, on ne peut pas faire redémarrer la machine économique. Et sans une économie stable, il n y aura jamais une jeunesse prospère. Et sans cette jeunesse prospère, on ne peut pas ériger au sommet du Kilimandjaro la tour El-Afriquia (pour ne pas dire la tour Eiffel) que nous appelons tous de nos vœux. Pour finalement placer en haut de cette tour imaginaire le drapeau de l’Union africaine. Un drapeau qui rayonnera d’une aura de paix et d’équité l’ensemble du continent.

Parlons un peu de chez nous. Puisque ari « muntru ahimo buwa kasha, muntru wubuwa delahé », dit un proverbe de chez nous. Qui veut dire que si on ouvre une malle, on n’ouvre que la sienne.

Si on lit bien l’histoire de notre armée nationale, on remarque que les divisions et les malentendus qui se génèrent au sein de ce corps proviennent de loin. Ainsi fallait-il donc remonter l’amont, aller jusque-là où le bob de Denard a semé le germe du mal. Puis redescendre tout doucement. On saura donc qui sont les loyalistes qui se trouvent dans cette force censée protéger notre nation et non semer la dissension, voire le crime fratricide.

Mais si j’étais un Bradley Manning version comorienne,  pour mettre la lumière sur l’affaire Combo ou plutôt l’affaire Dreyfus, je prêterais la plume d’Émile Zola pour écrire à mon tour « Je m’excuse !! », oh ! désolé Monsieur le président !!!  Je voulais dire « J’accuse !! ». Ari «qui s’excuse s’accuse ». Et comme le suspect ressemble à quiconque portant l’uniforme de l’armée nationale ou un simple civil. Alors je demanderai la permission de nos supérieurs de me laisser une toute petite marge sur le quotidien national Al-Watwan . Pour évoquer encore une fois ce crime abominable jusqu’à maintenant impuni parce que non élucidé.

Il y a un autre facteur fondamental pour le développement d’un pays. Et qui reste malheureusement absent, jusqu’à lors, chez nous. Et cette absence est cause de tous les maux qui frappent à coup sûr la quasi-totalité des pays africains. Et ce facteur n’est autre que l’éducation.

Avons-nous vraiment reçu l’éducation qu’il fallait ?  Ou sommes-nous seulement abreuvés par des connaissances de l’Occident qui sont en vrai éloignées de nos réalités quotidiennes. Je pense qu’on n’est pas du tout sorti de l’auberge. Que la confusion de cultures, des cultures africaines et de celles de l’Occident dont parlent Seydou Badian dans Sous L’orage et Cheikh Hamidou Khan dans L’aventure ambiguë , reste d’actualité. La dénonciation de ces deux grands auteurs de notre terroir n’a pas tordu le cou à l’acculturation dont nous ne cessons de subir. Ari le chemin est encore long devant nous !

Le système éducatif archaïque qui date depuis zama za m’colo (l’époque coloniale) laisse à désirer. Bien que les choses ont beaucoup changé, suivant l’évolution  technologique, le niveau scolaire reste inchangé, toujours faible. Quant à nous, on est là avec nos tableaux noirs de ciment et de craies de chaux. Salles de classe dépourvues de tout, remplies de plus d’une trentaine d’élèves, de chaises bancales. Pas d’électricité, n’en parlons point de data Show. Par conséquent, quand le soleil se couche sur la chaîne montagneuse qui surplombe certaines localités, comme la nôtre, nous sommes donc contraints de terminer les cours. Ce qui fait que les heures d’apprentissage sont très limitées. Alors il ne faut pas s’étonner qu’un bon nombre d’élèves quittent l’école si tôt. On remarque donc une jeunesse de plus en plus extravertie, déscolarisée, facteur d’une montée de la délinquance, viol, crime… chose qu’on ne voyait qu’à la télévision. Et nos administrateurs, watwani gouroumand (des patriotes gourmands), qui occupent des postes clés depuis l’aube de l’indépendance, se plaignent de ces exactions qui ne cessent de gagner du terrain dans notre archipel, ne cèdent pas la relève aux jeunes générations pour apporter afin un sang neuf à ce corps rachitique appelé Etat comme mort : rien. Ces gourouma n’envisagent aucun éventuel changement en dehors des changements qu’ils opèrent au niveau de leurs maîtresses. Ils restent collés sur les chaises, comme s’ils sont nés avec, et se jugent compétents et capables de nous emmener sur la terre promise. Alors qu’on est là depuis plus de trente-cinq ans à gober goulûment leurs boniments. Bon sang ! Comme on aime bien entendre votre bagout ! Ainsi nous promet-on de temps en temps, malheureusement, l’Eldorado.

Cirque de Bambao Mtruni/ (c) https://news.mongabay.com

J’ignore quand le ferry qui nous amènera à Eden quittera le port de complaisance de Tsembehou. J’ignore qui m’ignore comme ce pays qui m’ignore dans cette ignorance totale de nos élus jamais élus que dans leur fantasme.

 

Ari «c’est sur le mauvais arbre que se pose l’oiseau de mauvais augure » d’après un proverbe songhaï.  Du coup, No Comment !

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11. oct.
2013
Naoumane Spirit
2

Une vie d’ado plein de rebonds et de rêves

Ari* quand on était mômes, on était plus que créatifs. On prenait l’écorce du bananier et les pailles des feuilles de cocotier  pour  fabriquer des voitures. De toutes petites voitures. Ensuite ,on traçait des routes imaginaires sur notre cour. On instaurait l’infrastructure. On les goudronnait. On bâtissait notre petit monde. Et on en devenait les maîtres. On voyait la vie en rose !

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Moi qui étais parmi les plus jeunes, j’étais si naïf. Le monde me paraissait tolérant, paisible, avec plein de prospérité et de mahaba (amour) entre les hommes. Cet univers fictif et harmonieux, ressemblait  à une vraie ville comorienne. Mes amis et moi, nous transformons notre courette en une véritable bourg . Ma mère priait de temps en temps pour nous: « Mungu namudumisheni amu zidishiyeni ma’anrifa ata mufagne n’trongo maori dezizo » qui se traduit littéralement : « Qu’Allah vous garde, vous accorde la sagesse afin que vous parveniez à réaliser vos rêves in sha Allah ! ». Après cette invocation, ma mère m’appellait avec un air aussi injonctif que maternel en disant : « débarrasse-moi tout ce bazar, et va  jeter tous ces matsaha (ordures) dans la vallée !! ». Une vallée qui se trouve à côté de notre habitation en tôle.

Plus tard, quand la puberté nous passa le bonjour, nous construisîmes nos banguas (cases de jeune homme).  Nous les entourions d’une petite clôture pour préserver l’intimité des intrigues avec les wana ma bweni (les jeunes filles en langue locale). C’est pendant cette période que naquît une relation amoureuse louche. Celle-ci va profondément changer ma vie scolaire. Tout a commencé quand nous étions au collège. Dès qu’on a commencé  à pratiquer le handball. On a formé une équipe mixte, composés de jeunes filles d’un village limitrophe appelé Shandra et de gars de mon village natal. Deux localités rivales depuis la nuit des temps à cause d’un bras de terre séparant les deux villages . La Palestine et Israël à la chez nous, quoi !  Malheureusement notre équipe n’a jamais remporté de victoires. Elle collectionnait les défaites comme  les Comores collectionnent les coup d’ État réussis ou avortés .

Alors on a établi certaines règles pour le bien être de l’équipe. Mais à  chaque entrainement, on était les souffre-douleurs  de joueurs de football très conservateurs. On aurait dit des boites de conserves ambulantes. « tsawo makashia », les voilà les pouffes, répétaient-ils . Des propos acerbes sortant des bouches de certains de ces jeunes enragés de voir des jeunes filles(mignonnes comme la lune, aussi charnues comme une mangue )  jouer avec nous. Au bout d’un mois, une vague de jeunes garçons et filles vint nous rejoindre. Une autre équipe se forma. Ainsi les tensions montèrent peu à peu. Il a fallu juste une étincelle et une bataille s’est éclatée opposant les deux bourgs. Cette satanée bataille a mis fin aux entrainements.

Mais bien avant cette bataille, un amour « impossible » avait vu le jour.  J’étais amoureux d’une fille de l’autre côté de « l’atlantique ». J’ai dit atlantique , mais pas Atlantide . A l’époque je ne connaissais pas encore Platon , encore moins son imagination fertile , aussi fertile que la vague sophiste qui a emportée Socrate au-delà de l’au-delà . Excusez du peu , si mes rimes sont hyper-sophistiquées. En fait,  revenons à nos moutons, malgré les menaces, on continuait à se rencontrer, la fille interdite et moi. Malheureusement cela n’a pas duré. Un bon jour, le père de la fille l’avait surprise avec les lettres qu’on s’envoyait. Sans la moindre hésitation, il a fait éruption chez nous et réclama 3 millions de fca. Le voyou ! Se croyait-il à la Banque de France ? Ari me demander de l’argent , juste parce que j’envoyais des lettres d’amour à sa fille. L’affaire a fait grand bruit au village. Partout à Tsembehou on ne parlait que de moi. De mes lettres d’amour (qui valent 3 millions de nos francs) . Pauvre de moi j’étais devenu la risée du village. La honte s’empara de ma famille. Puisque pour débourser l’argent , elle a été obligée de vendre une de nos maigres terrains.  J’étais à trois doigts d’y rester. Vu les tensions, il n’était pas possible de joindre les deux bouts. C’était le grand walou (néant) pour moi. Après un an de négociation, l’affaire est tombé dans l’oubli. Mais les sentiments restaient toujours dans nos cœurs amoureux . Et peu après, nos chemins se sont séparés et chacun a refait sa vie.

De mon balcon, le Caire est en train de s’embraser. Les pro-Morsi d’un côté , les anti de l’autre. Un mur invisible pareil à celui qui me séparait , adolescent , de ma bien-aimée divise ce peuple aveuglé par la rage de la déception. Tout ici me rappelle ma bien-aimée . Si seulement ces Égyptiens savaient que dans le conflit il n’y a jamais de gagnant : il n’y a que des perdants. Les perdants de l’amour.

 Naoumane

* Ari signifie « paraît-il que »

 

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"Vivre ce n'est pas traverser une plaine" proverbe russe

Auteur·e

L'auteur: naoumane
« Ecrire est un acte d’amour. S’il ne l’est pas il n’est qu’écriture» c’est sur cette fameuse citation de Jean Cocteau que je m’appuie pour devenir un Mondoblogueur. J’ajoute aussi qu’écrire est un signe de vie et un acte humaniste. Originaire de Tsembehou, un paradis terrestre qui se situe au cœur de l’île d’Anjouan aux Comores, je suis présentement étudiant dans la merveilleuse ville égyptienne connue sous le nom d’Alexandrie. C'est la raison pour laquelle on m’appelle souvent Naoumane le Grand. Par ailleurs, les filles arabes préfèrent me nommer Na’an-Na’an qui veut dire menthe. Je vous signale que je ne suis ni mégalomane, ni mélomane, ni gallomane et loin d’être mythomane. Je suis tout simplement Naoumane le Gentleman.

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