Qu’est-ce qui fait la fierté d’un pays ?
« Qu’est-ce qui fait la fierté d’un pays ? »Ari, «Je suis bon à rien» c’est pourquoi je pose cette question banale. Mais comme dit un proverbe africain : « Quand on a un marteau dans la tête, on voit tous les problèmes sous la forme de clou. » Néanmoins, je vous signale que je ne suis ni mégalomane, ni mélomane, ni gallomane et loin d’être mythomane. Je suis tout simplement Naoumane le Gentleman. Et peut être «je suis bon en bien» c’est pourquoi j’essaie de comprendre certaines situations qui nous semblent malfamées. Ewa! (ouais!).
Ari, un grand nombre d’entre nous pensent que la fierté d’un pays repose sur la bonne gouvernance. Naturellement, dans le meilleur des mondes possibles, «une bonne gouvernance» pourrait mener un pays dans la voie du développement et rendre sa fierté. Malheureusement ce n’est pas le cas dans beaucoup de pays subsahariens, entre-autres notre cher pays. Nos «Supérieurs», ou nos politicards, je ne sais pas trop comment les nommer, se félicitent d’avoir fait quelque chose d’intéressant et de lucratif. Par exemple : s’enrichir, devenir ventru, avoir une villa, des belles voitures 4×6. Pour le bien être de leurs hawara «de leurs maîtresses», navré de dire cela. Ces dernières qui se prennent pour des « occidentales ». Si jeunes qu’elles soient, elles n’ont qu’un seul but. Sortir avec ces «Grands Monsieur» ou ces DSK. Tout simplement mana wawo wa civilizé (parce qu’elles sont civilisées). Sacrebleu ! Quel avilissement !! . C’est triste à dire ! Mais c’est la réalité. Chez nous, tout comme dans certains pays en voie de développement, ari, certaines filles qui se veulent «civilisées», portent des fringues zashina muna (sexy). Et quand la vieillesse se fait sentir. Elles se jettent sur un bonhomme nouvellement diplômé pour lui mettre le grappin dessus. Alors qu’elles dédaignaient auparavant ce dernier puisque le pauvre n’avait rien de singulier. C’est ce qu’on appelle une perte d’identité et non une fierté.
En revanche, si vous songez suivre des études universitaires. Et que vous êtes issu d’une famille pauvre, un fils de bégua wuropvu comme on le dit au bercail, ton père va devoir gratter la chéchia jusqu’à devenir chauve. Au moins t’as droit à rêver à des études supérieures. C’est le peu que tu puisses t’en réjouir. Ari, si jamais on constate une lueur d’espoir dans votre entreprise, tout le monde se rue vers vous. Certains pour vous encourager et d’autres pour vous décourager. Pour peu que vous réussissiez, il en aura ceux qui vont aller plus loin jusqu’à prononcer diaboliquement votre prénom dans leurs incantations.
Par ailleurs, le ministère de l’éducation préfère accorder des bourses aux nonchalants. Oui parce qu’ils ont pitié des ces pauvres enfants qui ne manquent de rien dans leur vie. Ari wawo wana wantru (parce qu’ils sont des fils à papa). A l’inverse de ceux qui ménagent leur monture pour atteindre le Mont Everest. Et qui se battent bravement et quotidiennement pour leurs études et l’avenir du pays. Ces indigents sont mis à l’ écart. Ewa, ari ces politiciens véreux «wana hamou nayi komor, wana hamu nawu wana wa komor» (ils sont soucieux des Comores et de la jeunesse comorienne).
Mais le pis dans tout cela est quand tu termines les études. Hahaha là tu redeviens analphabète. Bien pire encore ; plus analphabète qu’auparavant que t’étais gosse. Puisque tu vas rester auprès de tes parents qui ont tout vendu pour assurer tes études. Tout en espérant venir en aide à la famille. L’espoir fait vivre les imbéciles, hein ? Ewa puisque pour se faire embaucher quelque part, ou tout simplement aller se livrer au servage à domicile, ari «yilazimu wu wudze yi kafani yayi famille» qui signifie que « tu vas falloir vendre le linceul de la famille ». Sinon tu ferais mieux de rester au foyer et aider ta maman à préparer les mataba (les feuilles de manioc). Paradoxalement à ce qu’on s’attendait. Quant aux fils à papa, des qu’ils commencent la fac, leurs places sont déjà réservées dans la fonction publique. Et il parait qu’on leur paie d’avance.
Ewa, ari nos sublimes démagogues «travaillent à la beauté des choses» pour la fierté de nos très chères iles, hihihi, je m’en moque. Ils ont inventé la règle de deux : wuregué tsi rengué (tu prends, je prends). On s’en fout de votre règle de trois. Notre « fierté » est de faire la différence. Les autres avancent et nous, on est fier de refluer. Ben oui ! C’est tout à fait normal, mine de rien. On essaie même de priver le pauvre étudiant, démuni de tout et qui se trouve loin de sa famille, de communiquer avec sa famille tout en limitant l’accès au Skype et toute conversation Visio via internet.
Je me demande si un jour on changera cette dite «fierté à la comorienne» qui ne cesse de prendre une ampleur vertigineuse. D’autres rumeurs courent, ces derniers temps, disant ari une quantité indénombrable d’or noir serait découverte dans les eaux comoriennes. J’espère que ce ne soit pas la magie noire que ces politicards se font qui leur fait tourner la tête !!! En tout cas si les rumeurs de l’or noir se confirment nos chères autorités deviendront obèses et stéatopyges. Surtout ils vont acheter des avions 8×8. Et les filles vont se maquiller au Moyen-Orient, s’épiler l’aine en Occident et porteront des jalabias (boubou de femme). C’est une bonne nouvelle non !!! Et cela ferait bien la fierté de notre pays. Vive les îles Comores !!!
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