Au pays des perfides, tout est stupide

13 juin 2017

Au pays des perfides, tout est stupide

Dans un pays où le népotisme occupe une place prépondérante. Dans un pays où les études n’ont « aucunement de valeur ». Dans ce pays où la valeur d’un citoyen se mesure au degré le plus élevé de sa docilité. Dans ce pays où l’administration, peu crédible, laisse à désirer. Encore pire, dans cet archipel où l’insularité passe avant toute chose. La stupidité ne peut que prendre le devant de la scène et ouvre une porte aux perfides pour mieux gérer le pays.

Depuis que les Comores sont «comme mort». On n’est gouverné que par des perfides. A leurs yeux, nous, peuple comorien, , ne sommes que des « abrutis » ! Je m’excuse pour le terme. Car nous ne faisons qu’élire à l’aveuglette et avec constance des personnes de peu de foi. Voilà qu’ils ne soucient guère que leur petite personne. Et au diable le sort de ce pays.

Et par manque de maturité, dès qu’un scrutin eut lieu, on se rend aux urnes pour voter pour un tel candidat juste parce qu’on est du même région, sinon on connaît un membre de sa famille. Et sitôt que le monsieur, tant applaudi, siège au pouvoir, il nous assiège. Puis, en guise de reconnaissance, il laisse suinter sur nos lèvres sèches et nos bouches grand-ouvertes, sa bavure comme du miel. Qu’est-ce que nos ventres sont vides !

Pour devenir président, ici aux Comores, il suffit juste d’être un vrai fanfaron. Sinon devenir mutant, changer d’apparence au moment opportun. Ainsi nous avons droit à un rais, genre x-men. Et on passe de colonel en Imam !

Lui qui « songe » faire de notre pays ari un pays « émergeant », et qui a commencé par augmenter son salaire. Lui qui a promis du boulot à tout jeune comorien, ari « Un jeune égal un emploi ». Oui Monsieur a tenu parole en envoyant chancir au chômage un bon nombre de « «contractuels ».

On oublie si vite que les politiques africains sont tous du même tissus, des vrais charlatans, des hâbleurs, voire même des sorciers. Il ne manque jamais de miel dans leur discours. Cependant il n’en ait pas la moindre goutte dans les actions. Il paraît que selon Nikita khrouchtchev, « tous les politiciens sont les mêmes, partout dans le monde« . Mais les nôtres, c’est plutôt des extra-terrestres. Ils mènent à bien leurs besognes.

Ici, tout à un prix, même le désespoir on l’achète cher. T’accompagnes ta maman pour aller supplier un mwegné (Monsieur) pour qu’il te trouve au moins du stage quelque part. Après avoir fait semblant de prendre note de votre « geignement ». Monsieur te demande de monter un dossier qui te coutera en moyenne quelque dix milles francs comoriens, puis t’as intérêt à te plier en milles plis, genre papier froissé, devant le Monsieur le Directeur de je ne-sais-quoi, à qui tu as confié « ton destin ».

Ensuite tu attends sagement le Saint-Glinglin ! D’ores et déjà, à chaque fois que t’essaies d’arranger un rendez-vous avec Lui, il le remet toujours aux calendes grecques. Et au bout de quelques jours, il te demande un autre dossier, sous prétexte d’avoir perdu le dernier. Cependant, cette fois-ci Monsieur te précipite tout en te rassurant avoir eu une occasion à ne pas rater. Ainsi t’effectues un autre dossier vite-fait et ça c’est le Graal !

Je suis mal pour ne pas dire que j’ai mal. Sinon vous me demanderez si j’ai mal aux dents ou au ventre. Pourtant c’est tout mon corps qui souffre le martyre. Quand je vois mon pays sombrer davantage dans la pauvreté.
Je suis mal de voir s’accroitre le nombre de chômeurs du soir au matin. Et que personne n’en parle. Je suis mal de voir ce payas si pauvre, mendiant soit-il, mettre à la porte des pays comme l’Iran et le Qatar. Parce que, euh … !

Je suis mal de voir des jouvenceaux quittés si tôt l’école prétextant que les études ne font pas le poids dans ce pays.
Peut-on dire qu’il est question d’une poisse ou plutôt c’est notre destin d’être gouverné par des chacals à dos noir depuis la première heure de l’indépendance jusqu’à l’heure.
Nos dirigeants ne sont et ne seront jamais rassasiés. Et ce qui est inquiétant et qu’ils en veulent encore et encore. Ari « l’appétit vient en mangeant » hein !

Heureusement notre pays n’est pas un royaume. Quoiqu’il soit le royaume des perfides, donc on ne nait pas président mais on le devient.

Je vais mal de voir ce minuscule pays qui n’existe même pas sur nombreuses cartes géographiques, ce pays que moult de terriens ignore. Ce pays « « imaginaire » qui, censé être un « coin paradisiaque, transformé en un «coin mort ».

Je vais mal de voir ce pays, ari, à majorité musulmane mais qui manque de foi musulmane. Mon cœur se fend quand j’entends des musulmans parler de la justice mais qui préfèrent l’injustice.
Vous comprenez pourquoi tout est stupide ici, parce qu’il manque maturité du coté du peuple. Conscients de cela, nos chers démagogues, perfides soient-ils, en profitent pour nous faire vivre ce calvaire depuis.

Ce n’est pas à cœur ouvert que je critique de la sorte nos politiques. Encore moins, cela ne me réjouis pas de déverser de jérémiades, à chaque fois que je parle des Comores et de la politique comorienne. Mais hélas ! Le présent me contrarie. J’aurais aimé vous parler de mes prouesses et des mes amours perdus. J’aurais aimé vous conter des contes comoriens, comme ils sont fabuleux et fantastiques.
J’aurais aimé vous parler de mon archipel comme la terre promise, l’eldorado de l’Océan indien. Mais encore une fois hélas !!!

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Commentaires

RitaFlower
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J'aurais tant aimé aussi que tu nous parles de cette perle de l'océan indien et nous faire rever de cet archipel des Comores. Je comprends cette dure réalité des jeunes face à l'emploi et des politiciens qui ne tiennent pas toujours leurs promesses électorales,hélas.

naoumane
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Je vous parlerai un jour de cette "perle de l'Océan indien", de ces iles dites les iles aux parfums. Je vous parlerai de notre archipel comme terre promise ! Mais pour l'heure, je dois lutter contre les injustices, contre toutes sortes de maladies ronge ce pays que j'aime tant. On ne nait pas riche mais on le devient Rita.