Le Grand Baïram ou la fête de la Tabaski

5 octobre 2014

Le Grand Baïram ou la fête de la Tabaski

 

Autrement dit la fête des moutons, cette célébration qui prit racine à l’époque du Prophète Abraham, père des Messagers. Quand celui-ci avait reçu l’ordre, par preuve divine, d’immoler son propre fils Ismaël. Une épreuve si pénible et térébrante à sur monter. Or lors de l’intercession, ce dernier fut remplacer par un mouton. C’est en cette péripétie qu’à vu le jour ce culte commémoratif. Une liturgie grandiose qui fait partie des rituels du pèlerinage. De la sorte, la coutume veut qu’on égorge un mouton, une chèvre, un bœuf, chameau….

balladeegyptienne.blogspirit.com
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La Eid el Adha dite la fête de la Tabaski, se célèbre le neuvième jour du mois de pèlerinage, Dhou al-hijja, dernier mois du calendrier musulman. C’est la seconde fête officielle de la religion musulmane, après le Petit Baïram connue sous le nom de Eid el fitre. Celle qu’on célébré à la fin de mois du Ramadan.

 Mais quand tu es étrange dans un pays étranger. Tout se passe étrangement. Pourvu que ce ne soit pas tragique. Après la prière de l’Eid, tout le monde se ruent vers les boucheries pour accomplir le rite. Quant à nous autres, on se dépêche pour rentrer chez soi. Tout en ayant espoir qu’un voisin généreux vint taper à la porte et vous donne quelque grammes de viande. Mais cela ne se produit très souvent que dans nos rêves.

Allongé sur mon couchage, j’ouïs les bambins du quartier en train de fredonner une comptine toute la matinée. Ainsi une souvenance d’une vingtaine d’années auparavant refit surface . J’ai commencé donc à remémorer cette réminiscence jusqu’à m’endormir. Laissez-moi vous conter comment on célébrait le Grand Baïram à la comorienne.

Quand la viande passe aux casseroles, c’est la fête au village. Les enfant chantent et dansent. Un événement rémunérateur.Chez nous aux Comores, comme le non l’indique bien, «  au coin mort », tout est inaccoutumé. Et comme on n’ a point de bétail. On ne fait que tirer de nos maigres poulaillers, un coq, s’il en a, sinon une poule, hâve et émaciée jusqu’au dent. Oh ! Comme si les poules ont des dents hein ! Pour le sacrifice. La joie était immense dans la cour. On va manger de la « viande » !

A la veille du jour de l’Eid el Adha (Le Grand Baïram), on ne dormait pas. On veillait toute la nuit à coté des nos mamans qui travaillent dur pour les préparatifs de la fête. Elles changent le décor de la maison, repassent nos fringues et décrassent nos tongs. C’était l’allégresse qui empâtait nos cœurs et renflait nos ventre.

Dès l’aurore, nous prenions la douche avec de l’eau tiède et nous nous rendîmes à la mosquées pour attendre l’heure de la prière d’el Fajr (prière de l’aube). Dévorés de fatigue et de sommeil, après une nuit bleue, pour ne pas dire une nuit blanche. Nous sommes à bout d’énergie et on commençait donc à somnoler. Mais quand l’imam arrive, nous nous mîmes à lui passer le Salam! Après nous avoir répondu par bonté d’âme, le muezzin, lance l’appel à la prière d’el Fajr qui succède celle de l’Eid, deux heures plus tard. Ainsi commence une journée de réjouissance et de liesse.

mouvida.com
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A la sortie de la mosquée, frères et cousins, sœurs et cousines, nous faisions le tour du village. C’est le jour propice pour une visite familiale. Accompagnés des fois par nos pères, ou tontons, ou tout simplement par l’aîné de la maison, on commençait à rendre visite papys et mammys, paternels et maternels. Ensuite on passe chez tantes et tontons qui ont un toit. Puis on faisait un tour chez les voisins. Avec nos sachets bourrés de bonbons, de galettes et de madeleines, nous rentrons enfin chez nous.

Nous prenions le petit déjeuner à fond de train. Puis nous sortîmes dare-dare pour ne pas rater le premier film affiché à l’entrée de « la salle » mesquin du quartier. Dans la salle, les yeux rivés sur un petit écran à tube cathodique, c’était le brouhaha qui nous gouvernait. On ne supportait même pas quelques secondes de conversation. Tout ce qui nous animait, c’était de voir les acteurs passer en action. Le bruit des mitrailleuses, le boom d’une explosion et les sons onomatopéiques d’un coup de point.

Quand le soleil fut au zénith, on retournait à la maison pour déguster notre délicieux coq avec du riz. Après quoi nous nous rendions dans les places publiques pour participer ou assister aux activités ludiques et sportives jusqu’à ce que la nuit nous surprenne. On rentrait donc à la maison, exténué et harassé, jambes et pieds aplatis. On prend jute une douche et on dort comme des nouveaux-nés ! Ainsi passait la fête de mouton ou plutôt de poules en version comorienne. On était fier comme un coq mais pas celui qu’on immolait!

 

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Commentaires

abdalah bensaid
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une fete de tabaski a l`etrenger , c`est tres different de celle du pays mon frere

naoumane
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Je partage le même avis frangin!